Épargne : Bercy s’enorgueillit du succès du PER
Initiés en 2019 par la loi Pacte, les PER connaissent un succès fulgurant. De quoi réjouir Bercy à l’initiative de ce dispositif d’épargne retraite par capitalisation à la française.
Bercy peut se réjouir. Le plan d’épargne retraite initié par la loi Pacte jouit d’une ascension fulgurante. Alors que le gouvernement se donnait pour objectif de capter 3,5M de Français en décembre 2022, le bilan s’élève à 7,4M de détenteurs à fin mars 2023. Le tout, pour un « encours total de 84,9Mds d’euros, en hausse de 19Mds d’euros », s’est félicité Bercy. Et d’ajouter que « 54% de l’encours du PER finance des entreprises, en capital ou en dette, contre 25% de celui de l’assurance vie ».
Alors que les PER caracolent, l’ensemble des dispositifs d’épargne retraite – incluant les produits antérieurs à la loi Pacte – stagnent. Au 31 mars, le marché ne pèse « que » 282Mds d’euros, contre 280Mds d’euros un an auparavant. Bien que le montant ne soit pas négligeable, il reste inférieur à l’objectif des 300Mds d’euros que s’était fixé le gouvernement.
Droit au silence
Le ministère attribue ce constat au contexte de marché. « La hausse des taux a notamment conduit certains épargnants à arbitrer au profit d’autres produits d’épargne, alors que l’encours net des produits antérieurs à la loi Pacte diminue naturellement, notamment en raison des transferts vers les nouveaux PER », explique le Trésor. C’est l’une des raisons pour laquelle la collecte nette en assurance vie a viré à l’écarlate au mois d’août dernier, alors que les plans d’épargne retraite ont signé un record, à 492M d’euros.
Bien que le gouvernement ait livré des objectifs au lancement des PER pour « motiver les réseaux à la distribution », il se réserve désormais le droit au silence. « Nous ne sommes pas dans une économie administrée où l’on planifie de manière centralisée la part de chaque produit d’épargne que doivent avoir les Français. Le marché a certes décollé de manière spectaculaire, mais nous voulons laisser faire la diversité des offres de manière concurrentielle, via la stabilité du cadre fiscal et règlementaire », argumente le ministère.
Le gouvernement a par ailleurs évoqué l’interdiction en vue des PER pour les moins de 18 ans. Il souhaiterait, dès janvier, fermer la souscription de nouveaux contrats de ce type. En outre, les versements effectués par les parents ne seraient plus autorisés sur les produits ouverts avant la fin de l’année. Deux options se présenteraient alors aux titulaires. D’un côté, le gel du PER jusqu’à leur majorité, de l’autre, le transfert des fonds existants sur un plan d’épargne avenir climat (PEAC), dispositif prévu par le projet de loi « industrie verte » dans le but de financer des projets à bas carbone. Le PEAC, dont le plafond serait aligné sur celui du Livret A {22.950 euros ndlr} serait un produit d’épargne bloqué jusqu’à la majorité de l’enfant, automatiquement clôturé au 25e anniversaire du titulaire.
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