Épargne : Le risque d’inflation dope l’attrait pour les cryptomonnaies
INFOGRAPHIE - Le groupe BPCE, qui table sur une inflation de 4% en 2022, anticipe un taux d’épargne des ménages français qui reste important. Selon le bancassureur, l’environnement inflationniste dope même l’attrait pour les placements atypiques, notamment les cryptomonnaies.
A peine sorti de plusieurs mois de crise sanitaire, le marché de l’épargne fait de nouveau face aux tensions inflationnistes, ravivées par le conflit russo-ukrainien. Dans ce contexte chahuté, le groupe BPCE anticipe ainsi un niveau d’inflation moyen à 4% en 2022, « avec un pic qui pourrait atteindre 5% avant l’été », selon Eric Buffandeau, le directeur adjoint études, veille et prospective, au sein du pôle finance et stratégie du bancassureur. En conséquence, le groupe table sur un PIB en baisse d’un point par rapport à l’an dernier et un « un taux d’épargne des ménages appelé à décroître plus lentement que prévu », à 16,6% (contre 19,5% en 2021).
« Le risque d’inflation érode les revenus et pousse les français à compenser en augmentant leur épargne de précaution, notamment chez les ménages aisés », note ensuite Eric Buffandeau. Le bancassureur table ainsi sur une absence probable de consommation de la sur-épargne accumulée pendant la Covid-19. Selon lui, l’exercice 2021 a mis en lumière une épargne de précaution renforcée notamment par « la recherche de sécurité et de disponibilité avec un déplacement relatif des DAV (dépôts à vue) et de l’assurance-vie au profit des livrets ». En se projetant sur 2022, le bancassureur émet également l’hypothèse d’un maintien du taux du Livret A à 1% sur l’exercice.
L'intérêt des placements alternatifs
Lors de ses traditionnels "Rendez-Vous de l’Épargne", le groupe BPCE s’est surtout penché sur le comportement des épargnants dans cet environnement inflationniste. « A chacune des grandes périodes de crises marquées, malgré la perspective de la baisse du pouvoir d’achat, on observe une posture d’attentisme, voire d’épargne supplémentaire dans le but de se prémunir », explique Alain Tourdjman, directeur études, veille et prospective, au sein du pôle finance et stratégie du groupe BPCE.
L’opérateur bancaire constate ainsi que le contexte inflationniste actuel pousse à une « épargne d’anticipation et de protection ». Selon ce dernier, 88% des Français aspirent à épargner, mais avec des disparités fortes. Ainsi, seuls 46% des bas revenus pensent mettre de l’argent de côté dans les 6 prochains mois, contre 67% des Français en moyenne.
BPCE note également que les ménages français ont tendance à s’orienter dans ces périodes vers une épargne active et prudente, « privilégiant la sécurité » avec un renforcement des DAV, du Livret A ou du LEP. « L’immobilier est une valeur séduisante parce que refuge », indique ensuite le bancassureur qui note que 64% des ménages estiment qu’il est plus intéressant d’investir dans l’immobilier que dans les placements financiers. « 45% des français refusent tout risques dans leurs placements (57% en 2019) », indique ensuite Alain Tourdjman.
Surtout, les épargnants gardent en ces périodes incertaines un intérêt pour les actions côtés (21% des Français et 54% des clients patrimoniaux détiennent aujourd’hui des produits à risques comme l’assurance-vie en UC, des actions, ou des OPC) et se tournent davantage vers des placements atypiques (Cryptomonnaies, or, forêt, etc).
« Nous enregistrons une hausse très significative de l’intérêt pour les cryptomonnaies de la part des patrimoniaux. Cet attrait a également doublé pour les plus jeunes (18-29 ans) entre 2021 et 2022 », explique Alain Tourdjman. « Nous constatons dans ce mouvement une volonté de changement et de trouver une alternative à la hausse de l’inflation et faible rémunération de l’épargne traditionnelle. Si l’or reste un valeur refuge logique, le sujet des cryptomonnaies, porté par les réseaux sociaux et les plateformes prend un place de plus en plus importante, notamment chez les jeunes », conclut ce dernier.
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