Épargne et retraite en entreprise : Les salariés en décalage

jeudi 9 novembre 2017
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INFOGRAPHIE - Les salariés s'estiment encore mal informés sur la retraite et les dispositifs d'épargne mis en place par leurs employeurs, surestiment la pension qu'ils toucheront à la fin de leur carrière et plébiscitent la réforme promise par Emmanuel Macron, selon une étude publiée par BNP Paribas Epargne et Retraite Entreprises.

70% des salariés estiment ne pas recevoir suffisamment d'information sur leur retraite et moins de 3 salariés sur 10 ont réalisé une simulation de leur future pension, selon la 12ème édition du baromètre dédié à l'Epargne Retraite en Entrerpise (ERE), réalisé auprès de 200 décideurs d'entreprises et de 604 salariés. Ce désintérêt pourrait s'expliquer par l'absence de médiatisation du sujet de la retraite ces dernières années. La perception de leur future pension est surestimée : plus de la moitié des salariés pensent qu'ils percevront plus de 56% de leur salaire actuel. Cette idée est même partagée par 60% des salariés de plus de 40 ans. Les estimations de BNP Paribas Cardif sont bien inférieures : les personnes nées en 1962 peuvent espérer toucher entre 46,5% et 49,9% de leur dernier salaire.

Un problème d'information

Aujourd'hui, 11 millions de salariés bénéficient d'un dispositif d'épargne salariale (Plan d'Epargne Entreprise) ou Plan d'Epargne pour la Retraite Collectif (Perco). L'épargne salariale représente 130Mds d'euros d'encours. La retraite collective (PER Entreprises) concerne 4,2 millions de personnes et 114,3Mds d'euros d'encours. Si 60% des salariés sont au courant de l'existence de dispositifs d'épargne dans leur entreprise, seulement 40% s'estiment régulièrement informés sur ces dispositifs.

La loi Macron reste dans l'ombre

Seulement la moitié des chefs d'entreprise interrogés savent que la loi Macron permet de réduire le forfait social de 20% à 16% sur les Perco en gestion pilotée par défaut. Les entreprises ressentent que l'effort à fournir n'est pas à la hauteur du bénéfice immédiat de cette loi (environ quatre points de baisse du forfait social).

Les dispositifs d'épargne plébiscités

La majorité des salariés (70%) pensent qu'il est naturel d'épargner ses économies dans les dispositifs de l'entreprise. Salariés et chefs d'entreprise s'accordent à plus de 80% sur l'utilisation de l'ERE comme important vecteur d'épargne et de financement de leurs projets. Par ailleurs, 80% des salariés apprécient les avantages fiscaux de ces dispositifs et se disent prêts à investir davantage pour leur retraite en contrepartie d'une aide supplémentaire de leur entreprise. Si 82% chefs d'entreprise pensent que les salariés privilégient des supports de placement peu risqués, seulement 48% des salariés préfèrent ces investissements. L'actionnariat salarié est plébiscité par 90% des salariés interrogés.

Seulement 40% des salariés souhaitent poursuivre leur activité professionnelle au-delà de 62 ans. 47% d'entre eux pensent que le surplus financier n'est pas assez incitatif et 90% d'entre eux veulent ainsi privilégier leur qualité de vie. Pour pérenniser le système actuel des retraites, 42% des salariés se disent prêts à augmenter le montant des cotisations, alors que seulement 11% sont prêts à voir diminuer le montant de leur pension.

La réforme des retraites : une attente de simplification

Le système universel à points que souhaite mettre en place le président de la République rencontre une grande adhésion. 80% des chefs d'entreprise et salariés interrogés y sont favorables. Les autres considèrent que cette réforme risque de ne pas prendre en compte la pénibilité de certains métiers. L'autre crainte exprimée concerne la valeur du point qui sera finalement adoptée. La réforme des retraites dont les négociations doivent commencer l'année prochaine pourrait faire augmenter le niveau de connaissance des Français sur la retraite.

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