Épargne : Swiss Life France supprime plus de la moitié de ses unités de compte
En marge de ses résultats annuels, Swiss Life France a dressé un bilan sur le déréférencement de ses unités de compte. Au total, environ 1.500 supports ont été balayés sur 2.800.
Swiss Life France n’est pas allé avec le dos de la cuillère sur le tri de ses unités de compte. À la demande de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, ainsi que de France Assureurs, la filiale tricolore du groupe helvétique a passé au crible sa palette d’investissement au nom de la value for money. Au global, environ 1.500 supports ont été déréférencés, sur un total de 2.800. « La plus grosse partie correspond à des supports à faibles encours », détaille Éric Le Baron, directeur général de Swiss Life assurance et patrimoine, et directeur général délégué de Swiss Life France.
Initialement, la fédération des assureurs appelait les assureurs à « examiner la performance des UC dont les frais dépassent un certain seuil – par exemple 33% – par rapport à la moyenne des UC de même catégorie ». En décembre, ce seuil était suggéré à 50%. Dans ce cadre, Swiss Life France a déréférencé 150 unités de compte.
Collecte nette positive
Un tri nécessaire alors que 100% de la collecte nette de l’entité provient de ces supports d’investissement. Fin 2023, Swiss Life France a dégagé une collecte nette de 2Mds d’euros, contre 2,5Mds d’euros un an plus tôt. La filiale française du groupe suisse a subi les rachats en assurance vie constatés sur l’ensemble du marché liés notamment à la hausse des taux et au tour de vis sur les conditions de l’octroi des prêts incitant les épargnants à piocher dans leurs économies. Une situation qui perdure encore aujourd’hui. Selon le nouveau directeur financier de l’entité Jean-Baptiste Guyader « malgré un fléchissement, le niveau reste ‘stable, élevé’ ».
Le chiffre d’affaires en assurance vie a reculé de 3%, pour atterrir à 4, 65Mds d’euros « conformément à une volonté d’une plus grande sélectivité des apporteurs », a détaillé Éric Le Baron autour d’un déjeuner de presse. « Il s’agit d’une période de stabilisation après trois années de pic dopées par la Loi Pacte », ajoute le directeur général délégué de Swiss Life France.
L’activité santé/prévoyance a bondi de 12%, à 1,9Md d’euros. « Cette croissance est tirée à la fois par l’individuel (+10%) et le collectif (+13%) », précisé le directeur financier.
Un résultat technique décevant
Enfin, le chiffre d’affaires de l’activité dommages s’est inscrit à 408M d’euros, en progression de 1% sur un an, grâce aux produits en marque Swiss Life.
Pour autant, le résultat technique qui englobe les activités santé/prévoyance et dommages a été « décevant », a indiqué Jean-Baptiste Guyader.
Dans le détail, le ratio combiné (hors effets d’actualisation) du pôle santé/prévoyance est passé de 99% à 104% sur un an. Cette branche a été « pénalisée par un niveau toujours élevé des dépenses de santé (en raison d’une hausse sensible du nombre d’hospitalisations et de consultations en ville, mais aussi du coût moyen des soins au regard de l’inflation et enfin, de la poursuite des prestations du 100 % Santé), et par une forte dégradation de la sinistralité en prévoyance, portée par la hausse des fréquences des arrêts de travail et de leur durée dans le temps », détaille un communiqué.
En dommages, le ratio combiné s'est également détérioré. Au 31 décembre dernier, il est ressorti à 107%, contre 102% l’année précédente. Cela s’explique par « une dégradation de la sinistralité sur exercices antérieurs. La sinistralité de l’exercice courant est en amélioration en dépit de quelques sinistres climatiques survenus en fin d’année », ajoute un communiqué.
Cap sur l'épargne salariale
En 2023, le chiffre d'affaires total de Swiss Life France est ressorti à près de 7Mds d'euros, en hausse de 1%. Le résultat opérationnel a crû de 2%, pour atteindre 202M d'euros, selon la nouvelle norme IFRS17. Le ratio de solvabilité du groupe Swiss Life ressort à 210%, contre 215% en 2022. Un bon score pour Tanguy Polet, directeur général de Swiss Life France qui rappelle un range cible compris entre 140 et 190%.
Du côté des perspectives, Swiss Life France affiche sa volonté de développer son réseau d’agents généraux. L’entité se fixe cinq ans pour atteindre 900 professionnels, contre 600 aujourd’hui. Elle compte, par ailleurs, se montrer plus offensive sur le marché de l’épargne salariale avec la préparation d’une nouvelle offre qui prendra son envol début 2025.
À voir aussi
Santé : Le résultat technique des complémentaires dans le rouge en 2023
Swiss Life France : Un nouveau plan stratégique sur les rails
Infographie : Portrait-robot du marché de l’assurance en 2023