INTERVIEW – Eric Dodin, directeur général d'AssurOne Group, revient sur l'exercice 2020 du courtier et sur ses ambitions pour les années à venir.
Comment s'est passée l'année pour AssurOne ?
2020 a forcément été une année particulière, mais également passionnante. Elle nous a incité à nous tourner toujours plus vers nos clients à un moment, où tous, tous secteurs confondus, nous pilotions un peu nos entreprises à l'aveugle. Pour autant, nous avons enregistré une croissance de notre activité de 15%. Sur le plan stratégique, ce fut un exercice riche d'enseignements.
Quels sont ces enseignements ?
Le rapport à la consommation à profondément changé. Par nécessité, les clients ce sont massivement tournés vers le digital. A notre échelle, cela se traduit par une croissance de plus de 40% de notre activité en direct (via Assuronline). Nos courtiers partenaires aussi nous demandent plus de digital (via Netvox). Le second enseignement touche à notre rapport au travail. Les anciennes pratiques ont volé en éclat. L'appréhension du temps de travail et de la relation au manager ont été bouleversées par cette mise à distance imposée des collaborateurs. Enfin, la crise a accentué les aspirations sociétales des clients. Nous le sentons à travers l'appétit de nos clients pour nos produits d'assurance auto à l'usage ou destinés aux véhicules hybrides et électriques.
Sur les nouveaux modes de travail, comment matérialisez-vous cela au sein de votre entreprise ?
2 à 3 jours jours de télétravail par semaine font désormais partie des acquis. En outre, je ne trouve pas que la distanciation nuise à l'engagement des collaborateurs. Au contraire, les visioconférences que nous avons tous connues durant ces derniers mois ont simplifié les rapports entre les salariés et avec les managers. Maintenant, c'est à nous de nous emparer de tout ce que nous avons vécu depuis plus d'un an pour créer un nouveau modèls social.
Vous travaillez également en marque blanche. Comment vos partenaires ont-ils traversé la crise ?
Certains ont plus souffert. Je pense notamment aux constructeurs automobiles dont l'activité s'est contractée de 25% l'année dernière. Notre rôle est d'être présents à leurs côtés pour imaginer de nouveaux produits. 2020 fut toutefois l'occasion de nouer de nouveaux partenariats à l'image de celui avec Matmut sur l'assurance chient/chat.
Comment se répartit votre activité ?
Nous avons dépassé les 40M d'euros de chiffre d'affaires et les 300.000 contrats en portefeuille. Un peu plus de 50% proviennent du courtage. Nous travaillons avec près de 5.000 courtiers dont un gros millier actifs. Viennent ensuite les partenariats. Nous en avons une quinzaine. Puis l'assurance directe.
Est-ce une répartition qui vous convient ?
Notre stratégie est maintenant totalement orientée sur l'open insurance. Nous souhaitons aller vers l'apisation de produits connectés que ce soit nous qui les fabriquions ou d'autres partenaires. Nous sommes perçus comme un acteur très digital. Nous avons pour ambition d'appuyer sur cette identité afin de nous rendre très accessibles pour des producteurs ou des distributeurs et intégrer la data dans nos modèles de rentabilité directe ou déléguée.
Quel est votre feuille de route sur ce point ?
Nous avons un plan de marche sur les 18 prochains mois.
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