Espagne : Les activités d’assurance vie et non-vie restent profitables
CHRONIQUE - En dépit d’une exposition limitée aux risques liés au conflit entre la Russie en Ukraine, la volatilité découlant des tensions géopolitiques pourrait impacter les revenus d’investissement du secteur assurantiel espagnol.
Toutefois, le secteur reste solide dans son ensemble et parmi les plus profitables dans le monde. En effet, le secteur non-vie affiche un ratio combiné de 93% en moyenne sur 10 ans alors que le secteur vie présente un retour sur actifs d’environ 0.9% en moyenne sur 5 ans.
Concernant l’activité vie, c’est en partie grâce au régulateur (Direccion General de Seguros y Fondos de Pensiones; DGSFP) qui impose une pratique d’harmonisation des durations entre l’actif et du passif que le marché de l'assurance-vie en Espagne est plus résistant aux variations de taux d'intérêt par rapport à certains autres marchés européens. En rajoutant à cela l’existence de barrières à l’entrée, les nouveaux assureurs sont dissuadés d’accéder à ce marché concentré, soutenant ainsi la profitabilité des acteurs déjà établis.
Le secteur non-vie espagnol, quant à lui, est l'un des plus rentables en Europe. En effet, la sinistralité affiche peu de volatilité et cette stabilité est due en partie à deux effets : d’abord au Consortium de Compensation de l’Assurance - une entité publique dont l’intervention permet d’atténuer les pics de sinistres résultant d'événements extraordinaires ; et au Baremo, un système qui encadre le règlement des sinistres pour les dommages corporels résultant d'accidents de la route.
Néanmoins, il existe des facteurs qui peuvent limiter la profitabilité du secteur. Concernant l’assurance vie, la vente de produits en unités de compte montrent actuellement des signes de faiblesse surtout comparé à l’attractivité des produits d’épargne bancaire. De plus, le marché vie est très dépendant de la bancassurance qui a été fortement impactée par les mesures de confinement en 2020.
Pour l’assurance non-vie, l’environnement inflationniste et la hausse du taux de sinistralité causée par l’ouverture des frontières depuis la crise Covid-19 peuvent impacter la profitabilité du secteur. D’après l’analyse de S&P, nous pourrions aussi assister à une détérioration du ratio combiné des activités de santé en raison des pressions inflationnistes.
Toutefois, nous considérons que le secteur dans son ensemble est moins sensible aux risques-pays. Grâce à sa bonne gouvernance ainsi qu’à l’efficience du régulateur, le secteur affiche un bon ratio de Solvabilité 2 qui s’élève à 240% en fin 2021.
Par Maria Sannikov, Research Assistant S&P Global Ratings
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