Europe : Emmanuel Macron remet en cause Solvabilité 2
Dans un entretien à Bloomberg, le président de la République s'attaque à Solvabilité 2. Emmanuel Macron estime que la directive crée une distorsion de concurrence.
La révision de Solvabilité 2 avance et entre même dans la dernière ligne droite. La nouvelle mouture doit s'appliquer en 2026, soit 10 ans après son arrivée dans le paysage réglementaire européen. Le trilogue se mettait en effet d'accord sur une version commune du texte au mois de décembre dernier. Il reste maintenant les travaux techniques pour l'élaboration des textes dits de niveau 2 et 3.
À cet égard, l'ACPR lançait récemment une consultation auprès des assureurs sur huit points bien précis du texte. Y figurent, entre autres, la revue du choc des taux, l'extrapolation de la courbe des taux ou encore le calcul de la marge pour risques. Autant de règles prudentielles que ne semble pas apprécier Emmanuel Macron. Dans le cadre du rassemblement Choose France de ce lundi à Versailles, le président de la République accordait une interview à Bloomberg. « Nous avons clairement besoin d'avoir les mêmes règles du jeu que les États-Unis en termes de financement, lance le chef de l'État. Cela signifie que si Solvabilité 2 et Bâle ne sont pas appliqués par les concurrents américains, elles ne devraient pas l'être non plus par les Européens ».
Un tue l'amour... du risque
Emmanuel Macron estime en effet que ces directives empêchent assureurs et banques de prendre des risques. « Car ces réglementations les empêchent tout simplement d'investir dans les actions. Or c'est justement ce dont nous avons besoin ». Selon le président de la République, « le monde a changé après le Covid ». Et visiblement, les règles qui le régissent doivent également changer. Reste maintenant à savoir si cette sortie sera suivie d'effet. Et plus particulièrement si l'Allemagne, autre pays majeur de l'Union européenne s'inscrira dans ce début de mouvement.
À voir aussi
Solvabilité : Un accord sur une nouvelle norme internationale
Dora : L’Eiopa demande d'exempter les petits organismes dès 2025
Crypto-actifs : L’Eiopa propose un traitement prudentiel spécifique