Fin du régime étudiant : Que deviennent les mutuelles étudiantes ?

jeudi 1 octobre 2020
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Un an après la fin du régime étudiant, la mutuelle étudiante Heyme cherche à se diversifier sur la mobilité internationale ou les freelances.

Le paysage des mutuelles étudiantes se rétrécit, un an après la fin du régime étudiant de la Sécurité sociale. Privées de la gestion du régime obligatoire, les mutuelles étudiantes ont emprunté des voies différentes. Certaines se sont rapprochées d’autres mutuelles, comme la LMDE auprès d’Intériale, la Smeba, devenue mutuelle de livre 3, et la MGEL, auprès du groupe Vyv pour créer la marque Yvon. D’autres ont été absorbées, comme Vittavi par Aésio. La Smeno, présente dans le Centre de la France, a tenté de se rapprocher de M comme Mutuelle, mais le projet de rapprochement n'a pas abouti. La Smerra, dont le coeur de métier est le logement étudiant, a décidé de rester indépendante.

La Smerep, mutuelle d’Île-de-France, et la MEP, présente dans le Sud de la France, ont annoncé il y a un an le lancement de Heyme, une nouvelle marque destinée aux jeunes de 16 à 35 ans. Un an plus tard, Hadrien Le Roux, président de la Smerep, confirme la volonté des deux mutuelles de poursuivre leur projet en toute indépendance. Avec la fin du régime obligatoire, l’effectif des deux mutuelles devait se réduire à 40 collaborateurs suite au transfert de personnel à l’Assurance Maladie. Les deux mutuelles comptent à ce jour près de 160 collaborateurs..

« La Sécurité sociale ne nous a pas remboursé les frais de transition, estimés à 2,5 millions d’euros, et qui correspondent par exemple à l’achat d’un outil de gestion destiné à remplacer un précédent outils de gestion concu pour gérer le régime obligatoire étudiant et qui n’a aujourd’hui aucune utilité ni valeur. La proposition de la Sécurité sociale de nous rembourser moins d’un quart de ce qu’on demande est indécente. Si on n’arrive pas à un accord, nous n’écartons pas la voie judiciaire », affirme Hadrien Le Roux.

Le président de la Smerep se plaint également des courriers d’étudiants transférés par les Caisses primaires d’assurance maladie, qui contiennent des demandes de remboursement sur des actes d’avant septembre 2019. « Nous renvoyons systématiquement ces courriers aux CPAM, car aujourd’hui nous sommes dans l’impossibilité de rembourser ces vieux actes. Le plus regrettable de cette situation c’est que les étudiants sont privés de remboursement », indique Hadrien Le Roux.

L'impact de la pandémie sur les étudiants

La Smerep et la MEP devraient avoir entre 70.000 et 80.000 adhérents en fin d’année 2020, un chiffre légèrement inférieur aux objectifs. « Sans le Covid, nous aurions eu 10.000 adhérents de plus », regrette Hadrien Le Roux. En effet, la crise a freiné le développement de l’offre destinée aux étudiants qui partent à l’étranger. D’ici la fin de l’année, la mutuelle veut lancer une offre à destination des freelances et aux étudiants en mobilité entrante. Par ailleurs, Smerep et MEP ont reçu le passeport européen pour opérer dans 7 pays différents.

Hadrien Le Roux s’inquiète de l’impact du Covid sur les jeunes étudiants et notamment sur leur taux d’équipement en complémentaire santé. En effet, moins présentes dans les campus universitaires à cause de la pandémie, les mutuelles ont effectué moins d’actions de sensibilisation en présentiel cette année au système de protection sociale. Résultat, ils ne sont que 65% a être couverts par une mutuelle complémentaire. Heyme s’inquiète également des effets du confinement sur la santé mentale des étudiants.

Pour accompagner les plus précaires, Heyme, avec la LMDE et la MGEN, fait partie des trois mutuelles retenues par les régions PACA et Occitanie pour rembourser 100 euros sur le montant annuel de la mutuelle des étudiants boursiers. Heyme a décidé de prendre à sa charge le reliquat du montant de la cotisation des jeunes bénéficiaires de cette aide.

La Smerep et la MEP ont préservé les agences de Paris (Saint-Michel), Nice, Marseille et Montpellier et s’interrogent sur l’usage de ces espaces. Ils envisagent de les transformer en espaces de co-working comme à Marseille, ou bien en espace à disposition des associations.

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