Florence Louppe : "Seuls des résultats pérennes permettent des prix justes !"
INTERVIEW - Florence Louppe fait le point sur l'activité d'HDI Global SE en France. Entre renouvellements, situation tarifaire et conquête de nouveaux clients, la directrice générale évoque également les projets de développement de la compagnie et son récent partenariat avec Carbone 4.
Pouvez-vous revenir sur votre exercice 2020 ?
L’année qui vient de s’achever a été atypique, entre une situation de marché tendue et des conditions de travail inédites. J’en retiens surtout l’engagement et la capacité d’adaptation formidable de nos équipes, qui ont rendu possible un exercice 2020 placé sous le signe de la conquête, avec de nouveaux projets au service de nos courtiers et clients entreprises.
Au global, le groupe HDI voit son chiffre d’affaires croître de 7% sur l’année avec un ratio combiné à 104,6%. Hors Covid, ce dernier s’établit pour la première fois depuis plusieurs exercices sous la barre des 100% (à 98,7%), ce qui prouve que nos efforts en matière de politique de souscription commencent à porter leurs fruits.
En France, le chiffre d’affaires enregistre en 2020 une croissance à deux chiffres pour s’établir à 448M d’euros, grâce à l’effet combiné d’une excellente rétention client et d’une accélération de nos affaires nouvelles.
Comment se sont passés les renouvellements 2021 ?
Cette campagne nous a challengés à plusieurs titres. D’abord, il a fallu trouver pour chacun de nos clients une solution réconciliant ses contraintes budgétaires et nos impératifs techniques. Jamais nos souscripteurs n’ont coté autant d’options, de scénarios, en partenariat avec nos courtiers.
Pour dégager ces marges de manœuvre, nous avons dû améliorer notre connaissance des risques sur les sujets sensibles : expos Cat, supply chain, Capex, prévention …C’est bien l’exigence technique et la maîtrise des risques qui ont permis de faire la différence.
Ensuite, nous avons été challengés sur notre capacité à couvrir les besoins nouveaux de nos clients : risques nouveaux (cyber…) mais aussi activités nouvelles. Je citerais deux exemples : l’adaptation des chaines de production aux produits Covid et la révolution des énergies nouvelles. Il a fallu en un temps record comprendre ces nouvelles expositions, à distance de surcroît, et proposer des solutions de garantie. Enfin, nous avons connu une actualité commerciale intense, énormément de clients ayant remis leurs programmes d’assurance sur le marché. Bref, une campagne de challenges, mais aussi pleine d’opportunités.
Comment ont évolué vos équipes en France ces dernière années ?
Dans le modèle décentralisé qui est le nôtre, tout est fait depuis la France (souscription, gestion sinistres, actuariat…). Il nous faut donc attirer et développer les talents dans chacun de nos compartiments, c’est là que nous attendent nos clients.
Sur les trois dernières années, notre équipe a grandi de plus de 30% et nous continuons à recruter. Notre promesse à ceux qui nous rejoignent, c’est celle d’une entreprise à taille humaine au sein d’un grand groupe, la culture de l’excellence, la place à l’initiative personnelle et l’orientation client.
Quelle typologie de clients visez-vous aujourd’hui ? Votre gamme de produits est-elle amenée à évoluer en fonction ?
Nous nous sommes développés en France sur le grand risque et accompagnons aujourd’hui plus de 50% du CAC40 et 30% du SBF120.
Forts de cette expérience, et au-delà de ce cœur de cible historique, nous proposons aujourd’hui également nos services aux ETI qui partagent notre ADN : activités industrielles, rayonnement international et une certaine culture du risque. Nous disposons d’une gamme de produits complète et d’équipes dédiées au développement de ce segment, y compris au travers d’une délégation régionale à Lyon qui leur est entièrement consacrée. Enfin, nous avons développé une expertise sur toute la zone de l’Afrique du Nord et francophone.
Quels sont vos objectifs de croissance pour les prochains mois ?
Nous avons trois objectifs principaux. D’abord, nous souhaitons assurer la pérennité des résultats de notre portefeuille. Seuls des résultats pérennes permettent des prix justes !
Ensuite, nous souhaitons valoriser HDI France par le service. Au-delà de la capacité financière déployée, nous disposons d’un éventail de services très complet. Déjà, notre capacité à émettre et gérer des programmes internationaux extensifs, dans un environnement où le protectionnisme assurantiel se renforce. Nous pousserons également les feux sur notre expertise en actuariat, en ingénierie prévention sur l’accompagnement des captives et bien sûr la gestion de sinistres.
Enfin, nous souhaitons choyer nos collaborateurs qui ont mouillé le maillot ces derniers mois Cela veut dire renforcer les équipes mais aussi développer les moyens leur permettant de travailler et de s’impliquer dans les meilleures conditions possibles.
Pouvez-vous revenir sur le partenariat que vous venez de signer avec Carbone 4 ?
Le groupe Talanx est très engagé sur le thème du climat. Au sein de ce mouvement, nous avons eu envie de participer en nous posant une question : comment aborder ce sujet dans notre quotidien d’assureur grands risques ?
Pour sortir de l’incantatoire, nous sommes convaincus qu’il nous faut convenir d’un référentiel méthodologique partagé. En partenariat avec Carbone 4 et d’autres institutionnels (Ademe, Bureau Veritas…), nous travaillons à un cadre d’analyse de la résilience des entreprises face aux impacts du changement climatique.
Cela doit nous permettre de sensibiliser nos collaborateurs, d’adapter nos réflexes, nos process d’analyse des risques et notre façon d’accompagner nos clients autour de ces sujets et notamment sur les questions de prévention. Je tiens à souligner que ce projet a démarré grâce à l’initiative individuelle d’un de nos collaborateurs, qui a réussi à partager sa passion avec toute l’équipe pour en faire un projet mobilisateur.
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