Frais en assurance vie : BNP Paribas Cardif fait le tri
BNP Paribas Cardif a balayé 41 unités de compte de sa palette d’investissement au nom de la value for money, principe cher à l’ACPR.
BNP Paribas Cardif s’attelle à préserver ses promesses de rentabilité. Selon des informations de H24 Finance, confirmées par nos soins, l’assureur a déréférencé 41 unités de compte (UC) jugées trop chères par rapport à la performance réalisée. De quoi répondre à la volonté de l’ACPR de renforcer la protection des épargnants au nom de la value for money. Début décembre 2022, le gendarme financier a enjoint les assureurs à surveiller leurs pratiques tarifaires. En effet, « l’accumulation de frais élevés peut dans certains cas amputer toute espérance de rendement », indiquait Jean-Paul Faugère, vice-président de l’ACPR.
France Assureurs a aussitôt accéléré le pas, avec la mise en place d’une méthodologie indiquant la marche à suivre à ses membres. En juin dernier, le dispositif a été affiné. La fédération appelait les assureurs à « examiner la performance des UC dont les frais dépassent un certain seuil – par exemple 33% – par rapport à la moyenne des UC de même catégorie ». En décembre, ce seuil était suggéré à 50%.
Des corrections appliquées
Chez BNP Paribas Cardif, « nous n’avons pas attendu la recommandation de l’ACPR et de France Assureurs pour ajuster nos tarifs en fonction du service rendu », a expliqué dans nos colonnes Fabrice Bagne, directeur général adjoint de BNP Paribas Cardif, responsable France, Italie, Luxembourg. « Pour autant, il peut y avoir des situations où un certain nombre d’unités de compte appliquent des tarifs excessifs au regard des rendements servis (…) Nous avons demandé à nos partenaires de corriger les frais excessifs. Cela ne concerne que très peu de cas ».
Les fermetures des unités de compte « ne concernent que les investissements. Les encours ne sont pas touchés », précise-t-on par ailleurs du côté du bancassureur.
Un benchmark européen
Présent dans la Retail investment strategy (RIS), le sujet des frais en assurance vie fait également l’objet de discussions à Bruxelles. La Commission européenne souhaite permettre aux épargnants de comparer les contrats d’assurance vie pays par pays à l’aide d’un benchmark. Une proposition à laquelle Florence Lustman est opposée.
La présidente de France Assureurs va ainsi dans le même sens que l’eurodéputée Stéphanie Yon-Courtin. L’élue de la liste « Renaissance » a, dans un rapport, indiqué vouloir faire « table rase de ce qui figurait dans le texte de la Commission afin de travailler ensemble sur quelque chose de plus abouti ». L'heure est aux négociations.
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