François-Xavier d'Huart : "BHSI France a l’avantage de ne pas être réassuré"
INTERVIEW - Nouvel entrant sur le marché français des grands risques, Berkshire Hathaway Specialty Insurance vient de boucler une première année pleine. François-Xavier d'Huart, le directeur général de BHSI en France, revient sur ces derniers mois de business et sur la stratégie et les perspectives de développement de la compagnie à plus long terme.
Pouvez-vous revenir sur l’année 2020 de BHSI en France ?
Il s’agissait du premier exercice complet de BHSI en France, où nous opérons sur 5 lignes de business : dommages aux biens, RC, environnement, lignes financières et construction. Aux termes de l’année, BHSI France réalise un chiffre d’affaires sensiblement supérieur aux objectifs fixés et bien équilibré entre chacune de nos activités.
Pourtant le marché des grands risques a été très perturbé ces derniers mois. Comment avez-vous tiré votre épingle du jeu ?
En effet, 2020 a été très perturbé, avec une crise de confiance des assureurs qui a entrainé des baisses de capacités et des hausses de primes sur le marché. Ces décisions brutales, parfois accompagnées de sorties d’acteurs de certaines lignes dans des délais très courts ont entrainé en réponse une crise de confiance des assurés et des courtiers via à vis des assureurs dans le transfert des risques.
Ce contexte a particulièrement aidé BHSI, qui s’inscrit, tant en termes de tarification que d’appétit de souscription, dans une politique de stabilité et de long terme. De fait, de nombreux grands clients sont venus chercher BHSI, ce qui explique une bonne partie de nos succès commerciaux. A fin 2020, près de 65% du CAC 40 fait désormais partie des clients du portefeuille de BHSI France.
Quelle est votre politique en matière de coassurance ?
Nous avons une vision un peu différente de la plupart des acteurs entrant sur le marché. Nous nous positionnons essentiellement sur des lignes basses (en primary ou en excess), là où les polices travaillent et avons la capacité d’intervenir soit en coassurance soit en apérition, y compris dans le cadre de petits programmes internationaux.
Nous avons également l’avantage d’être le seul acteur du marché à ne pas être réassuré, ce qui nous permet de ne pas avoir de contraintes d’exclusions dans les traités, ou encore de majorations des contrats liées aux conditions de réassurance. Cela nous permet ainsi d’avoir une très grande flexibilité et indépendance dans notre façon d’accompagner les clients.
Quels sont vos perspectives de développement pour les prochains mois ?
Notre société est encore en train de grandir. Nous sommes passés en un an de 7 à 16 collaborateurs et nous envisageons de faire croître nos effectifs de 50% d’ici à fin 2021. Pour l’heure, nous souhaitons surtout consolider nos ressources pour d’une part assurer la meilleure qualité de service à nos clients et d’autres part servir davantage de courtiers de la place.
Aujourd’hui, nous cherchons à construire un réseau de distributeurs en cohérence avec nos clients. Jusqu’alors, nous travaillions avec le Top5 du courtage français, mais le renforcement de nos ressources doit nous permettre de toucher le Top10 et servir ainsi les entreprises depuis Paris ou encore les ETI en région.
J’ajoute in fine que nous souhaitons davantage mettre en avant notre stratégie en matière de gestion de sinistres. La très faible sinistralité enregistrée par BHSI sur l’année 2020 ne nous a pas permis de montrer tout notre potentiel et notre qualité de service en la matière. C’est pourquoi nous allons, avec notre directrice sinistres Katell Pouliquen, aller à la rencontre de nos clients dans les prochaines semaines pour leur expliquer notre savoir-faire et notre philosophie résumée dans notre formule « Claims is our product ».
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