INFOGRAPHIE - Insurance Europe a dévoilé un guide sur la fraude en assurance. La fédération européenne y compare notamment les niveaux de fraudes dans les pays européens. La France n'est pas le pays le moins bien loti.
La lutte contre la fraude est un combat de tous les instants pour les assureurs. En France, l'Agence pour la lutte contre la fraude à l'assurance (Alfa) a ainsi signé un accord d'échanges d'informations avec le ministère de l'Intérieur au mois de mars dernier. Un policier a même été détaché au sein de l'agence pour faciliter ces échanges.
Toujours en France, la mise en place d'un fichier centralisé des véhicules assurés participe également à la lutte contre la fraude. Il permet aux forces de l'ordre de détecter les conducteurs qui roulent sans assurance.
Dans un guide publié ce 20 novembre, Insurance Europe dresse un état des lieux de la fraude dans les différents pays européens et y analyse les pratiques de chacun des états membres de l'UE. La fédération des assureurs européens dévoile ainsi que la fraude détectée représente 2,5Mds d'euros en 2017 pour le secteur sur le continent. Si l'on y ajoute les estimations de la fraude non détectée, ce chiffre grimpe à 13Mds d'euros. Une paille au regard des 1.212,2Mds d'euros de primes collectées par les membres de la fédération.
Pour autant, le phénomène, même s'il ne représente que 1% des cotisations, n'est pas à prendre à la légère, prévient Insurance Europe. Tout d'abord parce que « La fraude à l'assurance est souvent liée au crime organisé et peut financer les activités plus larges des gangs criminels. De nombreuses fraudes orchestrées telles que 'Crash for Cash' ont des implications pour les usagers de la route innocents et mettent la vie des autres en danger ». Ensuite parce que ceux qui payent la fraude ou les investissements consentis par les assureurs pour la prévenir sont ceux qui ne fraudent pas.
La lutte contre la fraude à l'assurance
La plupart des pays européens ont donc mis en places des structures nationales ou intégrées aux compagnies pour lutter contre la fraude. Pour autant, elle continue d'exister, notamment au Royaume-Uni qui concentre à lui seul 70% de la fraude en Europe avec 1,75Mds d'euros détectés par les assureurs en 2017. La Grande-Bretagne se situe très loin devant la France dont les niveaux repérés par les assureurs s'élèvent à 252M d'euros.
2e marché de l'assurance en Europe, la France se situe au 4e rang européen sachant que l'Allemagne ne livre pas de chiffres précis sur ce sujet. Elle est ainsi derrière la Belgique (500M d'euros) et l'Espagne (460M d'euros). La fraude demeure équilibrée entre l'automobile et la MRH avec respectivement 127M d'euros et 125M d'euros détectés sur le marché français.
Pour autant, pour conclure sur une note positive, Insurance Europe rappelle que « la plupart des clients de l'assurance sont honnêtes et ne cherchent pas à frauder. Néanmoins, la fraude peut être commise par des consommateurs qui ne savent pas nécessairement que ce qu’ils font est frauduleux. Par exemple, ils peuvent exagérer une revendication par ailleurs authentique dans le cadre du processus de négociation. D’autres peuvent commettre une fraude en raison de la perception (erronée) que l’assurance est un 'jeu juste' ou parce l’assurance comme un achat 'à contrecœur' et qu'ils souhaitent recevoir quelque chose en échange des primes qu’ils ont payées ». La lutte contre la fraude passe aussi par la pédagogie.
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