Fraude/Cyberattaque : Les entreprises anticipent une hausse
D’après le baromètre d’Euler Hermes, les entreprises françaises ont fait face à un renforcement du risque de fraude en 2020 et craignent une accentuation de ce phénomène sur le reste de l’année.
Euler Hermes et l’Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DFCG) ont dévoilé les résultats du baromètre fraude et cybercriminalité pour l’année 2021. Alors que 64% des entreprises interrogées ont constaté une accentuation du phénomène de fraude et cybercriminalité en 2020, elles sont 2 sur 3 à déclarer avoir été victimes d’au moins une tentative de fraude en 2021.
Parmi les multiples tentatives, 28% d’entre elles aboutissent, « en d’autres termes, les fraudeurs parviennent à leurs fins environ toutes les 4 tentatives », a expliqué Armelle Raillard, experte assurance-fraude chez Euler Hermes. Le phénomène a accentué la crainte des entreprises qui ont été 87% a affirmé redouter une hausse de ce phénomène lors des mois à venir. « Les entreprises semblent avoir adapté leurs systèmes de défense en parallèle de l’évolution des conditions de travail : 91% des sondés ont mis à disposition de leurs employés un équipement informatique professionnel et adéquat pour travailler à distance. 66% des entreprises interrogées ont adapté leurs procédures internes pour qu’elles correspondent mieux au cadre de généralisation du télétravail », a indiqué Philippe Guillaumie, président du comité scientifique de la DFCG.
Un coût en hausse
Alors que les tentatives d’attaques se multiplient, il en va de même pour le coût de chacune d’entre elles. En effet, la part des entreprises déclarant un préjudice supérieur à 100.000 euros a augmenté de 4 points par rapport au dernier baromètre publié, soit 14% d’entre elles. « Le signe que le risque de sévérité s’accroît, et que la fraude et la cybercriminalité menacent la pérennité des entreprises françaises. Un constat d’autant plus alarmant dans le contexte d’incertitude sanitaire et économique actuel, qui pèse toujours sur les perspectives des entreprises », indique Euler Hermes dans un communiqué. Les entreprises faisant face à un coût supérieur à 10.000 euros sont également concernées par cette hausse. Elles ont été 33% dans ce cas, soit une augmentation de 3 points par rapport au dernier baromètre.
Usurpation et intrusion
En cas de fraude, l’usurpation d’identité est la méthode la plus utilisée par les criminels, alors que parmi les cyberattaques, les hackers ont tendance a s’introduire dans le système informatique de l’entreprise. En cas d’usurpation d’identité, le baromètre montre une tendance à la hausse concernant la fraude « au faux-président » citée par 47% des entreprises ayant participé au sondage, soit une hausse de 9 points par rapport au dernier baromètre.
Les fraudeurs se font également passer pour des fournisseurs, clients, ainsi que des avocats, banquiers et commissaires au compte. Concernant la cybercriminalité, l’intrusion dans les systèmes informatique a été la méthode la plus citée par les entreprises ayant été victime d’une attaque, soit 32%. Les rançongiciels et la cyber extorsion représentaient 21% des attaques, devant le vol de données en légère hausse de 2 points et s'élevant à 8%. « Si ces attaques sont citées de manière distinctes par les répondants, il ne faut pas perdre de vue que l’usurpation d’identité et la cyber fraude sont très complémentaires », a indiqué Euler Hermes dans son communiqué.
Infection transmissible
Les conclusions du baromètre d’Euler Hermes montrent que les entreprises ont tout intérêt à se protéger contre le vol de données et à inciter leurs partenaires commerciaux à faire de même. En effet, cette méthode a notamment été utilisée par les cyber criminelles dans le but d’élargir leurs périmètres d’interventions par une stratégie de ramification.
Prise de conscience
Face à la situation du marché, 55% des entreprises interrogées prévoient d’augmenter leur part financière dédiée à la lutte contre la fraude. Parmi les méthodes de lutte envisagées, on retrouve 73% des entreprises disposées à investir dans une campagne de sensibilisation en interne, 69% souhaitent diriger une partie de leur budget vers des audits de sécurité des systèmes informatiques et 47% envisagent des audits pour renforcer les procédures de contrôle interne. L’organisation de plans de reprise de l’activité (44%) et des solutions d’assurances sont également envisagées (32%) par les entreprises.
À voir aussi
Fraude : L’Assurance maladie en alerte pendant les Jeux Olympiques
Replay – Conférence : Fraude et cybercriminalité, au-delà de la simple conformité
Une santé d’enfer : L’affaire de famille