Le conseil d'administration de Generali, en proie à une lutte interne sur la reconduction de son PDG Philippe Donnet, a riposté mardi aux actionnaires frondeurs, estimant "sans fondement" les critiques formulées à son égard. Les administrateurs, réunis jusque tard dans la soirée, ont "rejeté catégoriquement les allégations sans fondement et souvent offensantes formulées (par des actionnaires) dans leurs lettres de démission" adressées au conseil, indique un communiqué de Generali. L'homme d'affaires italien Francesco Gaetano Caltagirone, qui détient 8% du capital de Generali, avait claqué la porte du conseil d'administration jeudi dernier, suivi lundi du représentant de Leonardo Del Vecchio, fondateur du fabricant de lunettes Luxottica.
Le conseil d'administration a aussi élaboré une première liste provisoire de "25 à 30 candidats" en vue de son propre renouvellement, dont fait partie M. Donnet, a précisé à l'AFP une source proche de Generali. Une liste plus restreinte sera soumise à l'assemblée générale des actionnaires le 29 avril. Le président du conseil d'administration, Gabriele Galateri di Genola, y figure également, a ajouté une source proche du dossier.
M. Caltagirone, 78 ans, et Leonardo Del Vecchio, 86 ans, qui possède une part de 6,6%, sont liés par un pacte d'actionnaires qui s'oppose à la reconduction en avril de M. Donnet, candidat à un troisième mandat. Ils ont démissionné pour protester contre la manière dont le conseil d'administration, sous l'égide du principal actionnaire du groupe, Mediobanca, a adopté le nouveau plan stratégique et accordé son soutien à M. Donnet, estimant qu'ils n'ont pas eu voix au chapitre. Le plan 2022-24 élaboré par M. Donnet a été approuvé à la mi-décembre par onze des treize membres du conseil d'administration.
Si M. Caltagirone a voté contre le plan, le représentant de M. Del Vecchio n'a pas participé à la réunion, jugeant qu'il ne lui a pas été transmis à temps pour pouvoir l'examiner. Les contestataires comptent présenter "vers la mi ou fin février" un plan alternatif, suivi dans la foulée d'une liste de candidats concurrente, a indiqué à l'AFP une source proche du pacte. Les actionnaires dissidents, qui ont fait monter la pression en multipliant les achats de parts supplémentaires, ont été rejoints dans leur fronde par la fondation Crt (1,5%). Sabrina Pucci, membre du conseil d'administration et proche de Crt, a démissionné mardi du comité ad hoc de nominations chargé des listes de candidats, a appris l'AFP de source proche du dossier. Elle restera cependant membre du conseil d'administration.
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