Le président de l'assureur italien Generali, Cesare Geronzi, a démissionné mercredi après la présentation d'une motion de défiance par une large majorité du conseil d'administration du groupe secoué par des tensions, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
« M. Geronzi a démissionné » après la présentation d'une motion de défiance soutenue par une « large majorité » du conseil d'administration, a indiqué cette source. Selon une autre source financière, la majorité du conseil reprochait à M. Geronzi une « gouvernance incorrecte de la compagnie ».
Un porte-parole de Generali n'était pas joignable dans l'immédiat pour confirmer cette information. A la Bourse de Milan, les investisseurs saluaient le départ de M. Geronzi et le titre Generali bondissait de 5,30% à 16,29 euros, dans un marché en hausse de 1,40% vers 11H00 GMT. La banque d'affaires Mediobanca, premier actionnaire de Generali et dont l'influence est prépondérante au sein du conseil, prenait de son côté 4,30% à 7,64 euros.
Personnage influent mais controversé, disposant de forts appuis politiques, M. Geronzi avait été nommé en avril dernier à la présidence de Generali pour remplacer le Français Antoine Bernheim. Generali est secoué depuis plusieurs mois par des tensions entre M. Geronzi et le directeur général Giovanni Perissinotto, appuyé par de nombreux administrateurs, et avait justement convoqué ce conseil pour faire le point sur la gouvernance et trouver une issue à ces tensions.
M. Geronzi s'est retrouvé sous le feu des critiques, en particulier de la part de Diego Della Valle, patron de Tod's et administrateur de Generali, pour avoir donné en février des indications stratégiques ne correspondant pas à celles discutées au sein du conseil et annoncées au marché.
Dernier épisode des tensions, l'homme d'affaires français Vincent Bolloré, qui est vice-président de l'assureur et avait affiché récemment sa confiance à l'égard de M. Geronzi, a critiqué il y a deux semaines l'accord sur une coentreprise entre Generali et le tchèque PPF en Europe de l'est et refusé d'approuver les comptes 2010.
La direction de Generali s'était défendue de ces accusations. M. Bolloré avait par ailleurs appelé à une « clarification obligatoire sur la gouvernance » de Generali, provoquant une vive polémique au sein du conseil de Generali et de l'"establishment" financier italien. Cesare Geronzi n'avait pas de pouvoir sur la gestion opérationnelle du groupe mais les observateurs avaient jugé lors de sa nomination qu'il était hautement improbable que cet homme, qui pèse depuis des décennies dans la finance italienne, n'ait pas l'intention d'imprimer clairement sa marque. Generali est au centre d'un système complexe de participations croisées et de pacte d'actionnaires qui régissent la vie du capitalisme transalpin. Un système dont M. Geronzi est l'un des représentants les plus notoires.
Milan (Italie), 6 avr 2011 (AFP)
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