Grands risques : Le marché toujours haussier en 2022 (Marsh France)
Dans son dernier état du marché, Marsh France a livré ses perspectives 2022 pour le segment des grands risques. Le courtier anticipe un marché toujours haussier même si les majorations tarifaires devraient être moindres que l’exercice précédent.
Dans un marché des grands risques où les politiques de redressements tarifaires étaient homogènes chez l’ensemble des assureurs l’an dernier, l’exercice 2022 s’annonce quelque peu différent. Selon le dernier état du marché livré par Marsh France, les perspectives 2022 vont donner lieu à des revalorisations hétérogènes selon les opérateurs.
« Les assureurs vont avoir deux leviers d’action pour les renouvellements du 1er janvier prochain : la gestion des expositions avec des actions sur les textes, les franchises ou les capacités et la baisse des engagements sur les lignes basses », explique Sandra Magny, responsable des relations marchés au sein du courtier. « En 2022 nous serons toujours dans un marché haussier, même si le pourcentage de majoration moyen sera inférieur à l’exercice précèdent, avec des conditions variées et des approches personnalisées ».
Encore des hausses pour 2022
Le courtier a ensuite détaillé ses prévisions pour les grandes lignes de business. Côté réassurance, les tarifs seront donc orientés à la hausse pour les cédantes en 2022. Ainsi, Guy Carpenter France anticipe des revalorisations pouvant aller jusqu’à 5% pour les activités traditionnelles comme le dommages, et au-delà de 5% pour les branches longues, « notamment à cause de l’impact de l’inflation dans l’environnement de taux bas », explique Christophe Gaudron, le directeur général du courtier de réassurance dans l’Hexagone.
En dommages, le portefeuille de Marsh France a enregistré une hausse de prix moyenne de 28% sur les grands comptes et de 18% sur middle market de janvier à mars 2021, puis respectivement de 22 et 24% de mars à juillet. « Nous semblions être arrivés à un plateau, mais depuis septembre trois ou quatre grands assureurs poussent de nouveau à la majoration avec des justifications plutôt floues… Les porteurs de risques n’ont pas toujours des attitudes très cohérentes en cette période et tout n’est pas encore très clair », explique Philippe Maraux, managing director et membre du comex du courtier. « Pour ce 1er janvier nous allons donc devoir affronter des demandes de hausses ciblées, avec des craintes sur les expositions cat mais aussi sur les clauses cyber ».
De l’espoir pour le risque cyber
En RC, le son de cloche est encore différent, la branche enregistrant des majorations tardives, en décalage avec le dommages et les lignes financières par exemple. « Nous sommes cette année en plein cycle haussier avec des majorations moyennes de 42% à capacités constantes et nous nous dirigeons vers le même trend en 2022 », explique pour sa part Isabelle Dufort, directrice du département RC générale chez Marsh France. Sur un marché continental qui reste très compétitif en termes de tarifs et de garanties, la branche voit également croître la coassurance du fait des baisses de capacités.
Côté lignes financières (RCMS / Fraude / Cyber / TPL), « le marché reste encore tendu après de fortes hausses en 2021, même si l’on sent un léger décrochage sur certaines activités », indique Julia Popper, responsable cyber et RC Pro au sein du courtier. En RCMS, par exemple, les hausses tarifaires se poursuivent mais de manière plus ciblée (aéronautique, hôtellerie, évènementiel, etc) même si le courtier pressent un léger retour à la concurrence sur le middle market.
Concernant plus particulièrement le risque cyber, « la situation de marché reste très tendue avec des réactions violentes des assureurs et des primes en hausse moyenne de 64% au troisième trimestre 2021 sur le portefeuille de Marsh Europe, accompagnées de restrictions de capacités et de garanties », indique ensuite Jean Bayon de la Tour, directeur cyber pour l’Europe chez le courtier. Pour autant, ce dernier anticipe pour 2022 une réouverture de la croissance et du nouveau business, « nous espérons notamment l’arrivée de MGA américaines avec de nouvelles capacités, que ce soit sur le middle market ou les grands comptes. Demain, la cyber-assurance sera sans doute le plus gros budget assurance des entreprises », ajoute-t-il.
Solutions alternatives
Enfin, Marsh France s’est également attardé sur les solutions alternatives présentes sur le marché, comme les assurances paramétriques ou les captives, pour lesquelles la question du risque cyber devient très prégnante. « Jusqu’alors, le risque cyber n’était pas cédé dans les captives. Aujourd’hui, avec la difficulté de trouver de la capacité dans les tranches basses, tous nos clients nous interrogent sur la possibilité de structurer une couverture cyber dans une captive », décrit Rosy Laurent, directrice risk analytics chez Marsh France. « Nous étudions donc des solutions qui vont permettre des rétentions plus grandes pour faire baisser la prime transférée au marché, comme par exemple mutualiser le risque cyber avec d’autres risques sur une période plus longue. cela peut permettre de trouver plus facilement de la capacité et couvrir cette partie cyber dans les bas de programme », conclut cette dernière.
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