Grands risques : Vers une stabilisation du marché en 2024 (Amrae)
Pour 2024, l’Amrae table sur une stabilisation du marché des grands risques industriels. Pour autant, majorations tarifaires, conditions de placements et capacités des assureurs restent sous tension.
A l’occasion de la présentation de leur dernier « État du marché & perspectives 2024 », l’Amrae (Association pour le management des risques et des Assurances de l'Entreprise) a fait un point sur les tendances des futurs renouvellements sur le marché des grands risques industriels.
« Globalement, nous nous attendons à une stabilisation des conditions de marché. Mais, même si nous ne sommes plus en "hardening market", des tensions persistes sur certaines branches, avec des perspectives incertaines sur les tarifs et le contenu des contrats », explique Alain Ronot, directeur des risques et des assurances du groupe Capgemini et vice-président de l’Amrae.
Dans le détail, la branche dommages aux biens, très exposée aux catastrophes naturelles et aux mouvements géopolitiques, devrait connaître des capacités en forte baisse.
De son côté, la branche RC / RCMS se détend (hors expositions sur le marché nord-américain) et redevient « dynamique et capacitaire », malgré un nombre d’opérateurs limités. « Sur le cyber, nous constatons une légère détente des conditions tarifaires, mais une réduction des capacités par affaire », explique pour sa part François Beaume, vice-president, risks and insurance chez Sonepar et vice-président de l’Amrae. L’association pour le risque management constate également une réduction de l’offre assurantielle en flottes automobiles ainsi que sur le risque crédit.
« Les majorations tarifaires ont atteint en moyenne 10% en 2023. Elles pourraient s’établir plutôt entre 0 et 5% en 2024, avec des possibilités de réductions de prix sur certaines branches comme la RC et un retour progressif des capacités », ajoute Alain Ronot. Au-delà de l’impact de l’inflation, l’Amrae rappelle également que les pressions tarifaires actuelles des réassureurs ont également une incidence sur les renouvellements 2024.
L’ADP en ligne de mire
L'association s'est également attardée sur les branches ou industries qui restent sous tensions avec la nécessité, lorsque la prévention ne suffit plus, de réfléchir à de nouvelles solutions pour accéder au marché de l’assurance. C’est notamment le cas pour les filières bois et déchets, le TPV, les énergies renouvelables et mobilités vertes ou encore l’industrie agroalimentaire. « Les captives de réassurance peuvent être un instrument intéressant pour repositionner le transfert de risques de ces entreprises », précise François Beaume.
Surtout, l’Amrae a insisté sur les fortes tensions qui persistent sur le marché de l’assurance de personnes (frais de santé et prévoyance), marché encore peu adressé par les risk-managers. « Il est extrêmement important que les risk-managers mettent en place une gouvernance et une politique de gestion des risques en assurance de personnes car l’enjeu est 10 fois supérieur à celui des risques IARDT », explique ensuite Alain Ronot. Et ce dernier de préciser que la hausse des frais de santé dans le monde a atteint cette année 10% en moyenne (dont 3,5% liés à l’inflation). « Sur ce sujet, nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins puisqu’il est encore compliqué en interne de discuter de ce sujet avec les équipes RH. Il faut désormais travailler de concert car le marché n’est encore mûr ! », ajoute-t-il.
En conclusion, l’Amrae a salué l’arrivée de nouveaux porteurs de risques sur le marché. Mais elle a rappelé la nécessité d’avoir des données de souscription de qualité pour les assureurs. L’association a surtout de nouveau insisté sur le devoir de pédagogie que doivent avoir les risk managers auprès du marché. Mais aussi et surtout au sein de leurs propres entreprises.
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