Groupama, principal assureur agricole, teste un contrat pour les prairies. « Une démarche bien aboutie » selon Stéphane Gin, directeur Assurances Agricoles, qui soulève toutefois le problème de la réassurance.
Si les céréaliers sont couverts par des assureurs privés, c’est le Fonds national de gestion des risques en agriculture qui intervient actuellement pour indemniser les pertes sur les fourrages des éleveurs. Groupama, qui détient 90 à 95% des contrats en assurance multirisques climatiques sur récoltes, teste depuis cinq ans une couverture spécialement dédiée aux prairies.
« Il ne s’agit encore que d’un test 'à blanc' effectué auprès d’une cinquantaine d’éleveurs » explique Stéphane Gin, directeur Assurances Agricoles et Professionnelles de Groupama. « Cette année, nous avons simulé la souscription, la qualification du risque, l'identification avec l'éleveur des besoins en assurance et la détermination des paramètres du contrat. »
Transfert des risques
« Une démarche bien aboutie » pour l’heure, selon M. Gin, mais la décision de commercialisation ne ressort pas que d’une question technique : la problématique est avant tout liée au dossier, plus global, de transfert des risques climatiques vers une assurance privée. Si l’assureur n’est pas en mesure de donner de date, il précise que « les conditions d’équilibre économique du système et les capacités financières nécessaires à la pérennité de l'offre» doivent être réunies avant toute mise en œuvre.
Le coût de l’assurance du fourrage pourrait en effet s’élever à « plusieurs milliards d’euros » selon M. Gin qui soulève la question du « manque de réassurance privée ». La réassurance privée ne suffisant pas à couvrir le risque agricole pour les assureurs, Groupama milite pour un système de fonds public à l’image des catastrophes naturelles.