Groupe Vyv : L’offre de soins, au cœur de la stratégie
Le groupe Vyv compte faire des activités de soins et de services de Vyv Care son axe de différenciation par rapport à d’autres acteurs de l’assurance de personnes. Maisons de santé, cabinets dentaires, magasins d’optique, crèches, ehpads, pompes funèbres... Avec ses 1.000 établissements de soins et de services, Vyv Care est gestionnaire d’entre 40 et 45% des activités de livre 3 de la Mutualité Française. Dans une stratégie d’expansion, Vyv Care a progressivement agrégé de nouvelles structures.
En cette fin d’année 2019, les discussions en vue de 2 nouvelles unions territoriales (Limousin et Gironde) sont actuellement très avancées. Avec elles, le groupe réaliserait en 2020 environ 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Vyv Care a enregistré en 2018 des pertes de 4,4 millions d’euros. Pour équilibrer le résultat, le groupe se sépare progressivement des activités déficitaires comme les laboratoires de prothèses dentaires, les pharmacies ou un centre d’hospitalisation à domicile dans le Loiret. « Dans une logique de groupe, l’objectif est bien de veiller à l’équilibre économique global des activités. Si certaines activités génèrent des excédents, elles permettront de contribuer au financement d’autres activités à fort impact social », illustre Philippe Cotta, directeur général délégué du groupe et directeur général de Vyv Care. Par exemple, Vyv Care a décidé de préserver une épicerie solidaire de Dijon.
A contrario, le Groupe Vyv a des ambitions dans l’accueil de la petite enfance (43 millions d’€ de CA), le funéraire (25 millions d’€ de CA) ou le matériel médical (91 millions d’€ CA en 2018). « Sur le marché de la petite enfance, il y a d’un côté le service public et de l’autre le réseau privé lucratif. Nous, acteurs privés non lucratifs, nous pouvons avoir un rôle régulateur de l’offre et faire baisser les tarifs », explique Philippe Cotta. Un exemple de l’articulation entre les activités assurantielles et d’offre de soins est le projet « La crèche gagne l’entreprise », en cours d’expérimentation chez Harmonie Mutuelle. L’idée est de proposer à des salariés couverts en santé par un contrat collectif des berceaux des crèches mutualistes.
Par ailleurs, le rapprochement avec le groupe immobilier Arcade a permis de lancer 8 chantiers autour de la notion de logement comme déterminant de santé. Arcade-Vyv travaille sur la conception d’un appartement intelligent pour personnes âgées et sur le logement intermédiaire pour personnes en perte d’autonomie, avec des services annexes (médecin, portage de repas, coiffeur...).
Strétegie de régionalisation des UT
Le modèle du groupe Vyv est particulier : « Les structures juridiques des établissements sont maintenues afin de préserver le lien de proximité sur le terrain. Cependant, nous pensons qu’il faut amener cette proximité à l’échelon régional pour pouvoir mieux dialoguer avec les Agences régionales de santé », explique Philippe Cotta. Ainsi, en région Pays de la Loire il reste une seule union territoriale là où avant il y en avait plusieurs. Plusieurs unions territoriales sont également en cours de fusion dans la région Centre ou en Bretagne.
En adhérant à Vyv Care, les établissements espèrent bénéficier d’un certain nombre d’investissements, des expertises du groupe et de la mutualisation de moyens. La gouvernance des structures reste ouverte à d’autres mutuelles et le droit d’usage n’est pas différencié en fonction de la mutuelle d’appartenance.
Début des expérimentations sur la tarification au forfait
La loi de financement de la sécurité sociale 2018 a introduit, en son article 51, un dispositif permettant d’expérimenter de nouvelles organisations en santé reposant sur des nouveaux modes de tarification. Ces nouvelles organisations ont pour objectif de réduire les coûts, d’améliorer la coordination des acteurs du parcours ainsi que la pertinence des soins.
Vyv Care a déposé plusieurs dossiers pour participer au dispositif, et proposer des parcours de prise en charge sous forme de forfait. La tarification au forfait consiste à allouer un montant précis à un collectif de professionnels de santé pour un certain nombre d’actes au lieu de facturer chaque acte individuellement.
Parmi les 400 dossiers reçus, le ministère des Solidarités et de la Santé en a retenu 11, dont un porté par Vyv Care. Depuis octobre 2019, la maison de santé de la MGEN de rue de Vaugirard accueille une équipe spécialisée pluridisciplinaire capable de faire le diagnostic, le traitement et l’éducation de patients atteints de pathologies ostéoarticulaires. D’ici trois ans, Vyv Care estime que chaque médecin pourra recevoir 540 patients par an. Le forfait unique pour ce parcours est estimé à 310€ pris en charge par l’assurance maladie et sans reste à charge pour le patient. Le modèle économique s’équilibre à partir de la 3e année.
Reste à définir quelle sera la place de l’assurance complémentaire dans la mise en œuvre de ces nouveaux modes de tarification. Les organismes complémentaires craignent que leur contribution financière soit invisible pour l’assuré.
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