Harmonie Mutuelle : L’assurance pollue plus que l’investissement

lundi 21 mars 2022
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INFOGRAPHIES - Harmonie Mutuelle calcule son bilan carbone étendu à ses rôles d’investisseur et d’assureur ainsi qu’au fonctionnement de l’entreprise. Son activité d’assureur s’avère la plus polluante.

Harmonie Mutuelle a présenté les résultats d’un bilan carbone étendu à l’ensemble de ses activités. La démarche complète le bilan carbone publié en octobre dernier par la mutuelle. Cette fois, il intègre les émissions de CO2 des activités de soins et des dispositifs médicaux mis en place pour ses adhérents. « Il s’agit du bilan carbone le plus étendu jamais réalisé dans la profession. Il est lié à la vision de la santé que nous avons. Cette démarche s’intègre dans le cadre d’un programme pilote de l’Ademe, le dispositif « Act pas à pas » qui nous amène à construire la stratégie climat », indique Lionel Fournier, directeur santé et écologies chez Harmonie Mutuelle.

L’activité assurance, génératrice de CO2

Le premier constat est clair : l’activité assurance d’Harmonie Mutuelle est la plus polluante. Elle représente 393.000 tonnes de CO2, contre 272.000 tonnes pour l’activité d’investisseur. « Le rôle d’assureur a un impact plus fort sur le dérèglement climatique comparé à celui d’investisseur. Nous avons calculé, ce qu’on appelle « les utilisations ». C’est le bilan carbone des soins et des dispositifs médicaux que l’on rembourse. Cela comprend les visites chez le médecin, les trajets, les opérations, tout ce qui concerne notre prise en charge en tant qu’assureur », précise le directeur santé et écologies.

Cette démarche entre dans le cadre d’une future stratégie climat qui devrait être votée par l’assemblé générale en juin prochain. « La dégradation du climat c’est un sujet de santé, lance Lionel Fournier. Les épisodes climatiques extrêmes impactent nos adhérents. Dans le cas d’une canicule, les hospitalisations se multiplient, la santé mentale est affectée, nous savons aussi que les allergies seront aggravées par le dérèglement climatique et que des insectes porteurs de virus étendent leur présence géographique au nord ».

Afin d’obtenir des données les plus précises possibles, Harmonie Mutuelle a décidé de baser ce calcul sur l’année 2019, considérée comme une année pleine et « pré-covid ».

Une stratégie climat "réaliste"

Les résultats de ce bilan carbone vont permettre à la mutuelle de construire une stratégie climat « réaliste ». Elle consistera à définir des objectifs de décarbonation, et d’établir la gouvernance et les points d’étape qui lui permettront de structurer ce projet.

Pour cela, elle travaille sur plusieurs leviers. Le premier est le fonctionnement en interne de l’entreprise. Elle espère baisser de 40% son impact carbone d’ici 2030. « Nous allons nous concentrer sur nos modes de déplacement, le télétravail, nos bâtiments, mais surtout nos achats. Nous allons également tenter de décarboner progressivement nos flottes de véhicules », indique Lionel Fournier.

Concernant son portefeuille, la mutuelle souhaite diviser par deux son impact carbone d’ici 2030. Pour rappel, il s’élève dans son dernier bilan à 272.000 tonnes de CO2.

Enfin, en tant qu’assureur Harmonie Mutuelle souhaite intégrer « une dimension incitative » à ses offres. Pour exemple, la mutuelle souhaite s’allier au monde de la santé en favorisant les producteurs responsables et français, notamment en optique. « Lorsque les lunettes vendues sont produites en Chine et à base de pétrole, le bilan carbone en prend un coût alors que des alternatives existent, nous voulons les favoriser », lance Lionel Fournier.

En attendant l’assemblé générale en juin prochain, la mutuelle travaille sur son prochain bilan carbone dont la publication est prévue pour 2022. Elle souhaite l’ancrer dans une démarche de groupe, en l’intégrant au sein du plan Vyv 2025.

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