Honoraires : « Mettre de côté » les 300 médecins « vedettes »

jeudi 30 août 2012
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Lors de la négociation sur les dépassements d'honoraires médicaux, il faudra « mettre de côté » les quelque 300 médecins « vedettes » qui pratiquent des honoraires « hors normes », a estimé mercredi le président de l'Umespe, premier syndicat de médecins spécialistes libéraux.

« Je ne veux pas que ces deux mois de négociation soient embolisés par ces 300 médecins », a lancé Jean-François Rey, président de l'Union nationale des médecins spécialistes confédérés (Umespe), la branche spécialistes de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).

Le 5 septembre doivent débuter les discussions voulues par le gouvernement sur l'encadrement des dépassements pratiqués par des médecins du « secteur 2 » qui font payer aux patients des prix parfois beaucoup plus élevés que les tarifs remboursés par l'assurance maladie.

Ces pratiques tout à fait légales, qui ne concernent qu'une minorité de praticiens, sont largement critiquées.

Pour le Dr Rey, il faut proposer aux 300 stars de la médecine française, dont 150 exercent à l'hôpital public, ou d'être déconventionnés et placés en « secteur 3 » (leurs patients ne seront pas remboursés par la Sécu), ou d'accepter les règles de « tact et mesure » du secteur 2.

« Il ne faut pas me dire qu'ils risquent de partir à l'étranger », a-t-il dit, soulignant qu'il y a en France d'autres médecins connus mondialement qui travaillent au tarif Sécu (secteur 1).

Une fois le problème des 300 « hors normes » évacué, l'Umespe préconise pour le secteur 2 la négociation d'un contrat de solidarité et d'accès aux soins.

Les dépassements autorisés pourraient aller jusqu'à 100% et seraient remboursés par les complémentaire santé dans le cadre des contrats solidaires et responsables bénéficiant d'une fiscalité allégée.

Les médecins pratiquant des dépassements modérés s'engageraient à ne les augmenter qu'en fonction de l'inflation.

Ceux qui pratiquent des tarifs bien supérieurs dans des grandes villes seraient incités à ne pas dépasser les 100%.

La Sécu s'engagerait à revaloriser dans le temps les rémunérations des praticiens, restées bloquées depuis de nombreuses années, y compris pour le secteur 1.

Les négociations concernent l'assurance maladie, les syndicats de médecins libéraux et les complémentaires santé. Sept réunions sont prévues jusqu'au 17 octobre. En cas d'échec le gouvernement prendra des mesures dans le cadre du Budget 2013 de la Sécu.

PARIS, 29 août 2012 (AFP)

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