INFOGRAPHIE – L’ACPR a publié son rapport annuel sur le marché de la banque et de l’assurance en France en 2018. Les résultats sont plutôt bons pour le secteur. Mais lors du dernier exercice, le contexte de taux était différent.
En 2018, le secteur de l'assurance a réalisé un exercice solide marqué par une hausse de l'activité et des résultats techniques sur l'ensemble des segments de marché. Le ratio S/P en non-vie s'est même amélioré (voir infographie ci-dessous).
« Mais ces chiffres concernent bien 2018, rappelle Bertrand Couillaud, adjoint de la direction d'études et d'analyses des risques de l'ACPR. Depuis les choses ont pu évoluer ». Notamment sur les ratios de solvabilité. S'ils sont restés stables entre 2017 et 2018, le contexte de taux négatifs est venu frapper de plein fouet les SCR de certains acteurs. « Un certain nombre d'assureurs ont été surpris par la vigueur de la baisse des taux et donc de la baisse des ratios de solvabilité, souligne ainsi Patrick Montagner, premier secrétaire général adjoint de l'ACPR. Certains ont dû procéder à une hausse de leurs fonds propres ». Soit par l'émission de dettes comme AG2R La Mondiale, soit par une recapitalisation comme pour Suravenir ou d'autres acteurs que le régulateur n'a pas souhaité citer.
« Ce sont des scénarios qui sont prévus dans le cadre des Orsa. Si les taux baissent et impactent les marges de solvabilité alors un transfert de fonds propres est déclenché. C'est presque automatique et c'est normal pour des filiales qui remontent des dividendes à leur maison-mère que de récupérer ces flux en cas de nécessité », indique un observateur.
Hausse des réserves et baisse des taux
Toujours est-il que le régulateur recommande aux assureurs de mettre une partie des rendements de leurs actifs en réserve de manière à lisser les rendements futurs versés aux épargnants sur les fonds euros. Il recommande également de baisser les taux servis sur les contrats en euros. En moyenne, le secteur avait servi 1,83% en 2018, comme en 2019. La PPB s'était elle établie à 4,3% des provisions mathématiques (+0,4 point).
Mais cette baisse des taux n'a pas que des répercussions sur l'épargne. Elle touche également les branches longues comme la RC médicale et la RC décennale. « Les assureurs vont devoir s'interroger sur la soutenabilité de la tarification actuelle de ces risques », a pointé Patrick Montagner, qui rappelle que l'ACPR ne dispose d'aucun moyen légal pour contraindre les assureurs étrangers qui souhaiteraient opérer en LPS sur le marché français en cassant les prix.
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