Quelques jours après la clôture du G20 des chefs d’État à Saint-Pétersbourg, News Assurances PRO interroge le think tank de l'assurance, Geneva Association, à propos de la liste de l'IAIS regroupant les assureurs présentant un risque systémique.
En juillet, l’association internationale des superviseurs de l'assurance (IAIS), avec le soutien du conseil de stabilité financière (FSB) du G20 a publié une liste de 9 grands assureurs (G-SIIs) présentant un risque systémique pour l'économie mondiale. Y figure Axa. Cette liste s'accompagne d'une série de mesures réglementaires qui pourraient s'appliquer à ces porteurs de risques.
Geneva Association, le think tank suisse rassemblant les grands assureurs et réassureurs mondiaux et qui fête ses 40 ans d'existence, négocie sur ce sujet avec le G20. Daniel Haefeli, directeur du programme "Insurance and Finance research" de Geneva Association répond à News Assurances PRO.
Comment avance le dossier concernant la liste des assureurs présentant un risque systémique ?
Les discussions et les analyses sur les implications de l’annonce du FSB sont encore en cours sur les "global systemically important insurers" (G-SIIs). Les exigences en matière de capital (‘capital requirements’) et l’ampleur de la capacité additionnelle d'absorption des pertes (‘higher loss absorbency (HLA) measures’) n’ont pas encore été publiées.
Il est important que les critères et les mesures utilisés pour designer un assureur comme systémique soient disponibles aussi rapidement que possible et soient transparents, mesurables et prévisibles (calculables). Sans un processus transparent et prévisible, il est impossible pour le management de surveiller et gérer les niveaux de risque systémique – et ceci est extrêmement important.
Quels sont les points restant à régler ?
Notre recherche (voir nos rapports principaux à ce sujets) suggère qu’une surveillance globale ("strong lead supervision") au sein d’un groupe d’assurance peut être plus efficace pour répondre à un risque systémique qu’une plus grande capacité d’absorption des pertes.
Toute exigence de capital ("backstop capital requirement") doit être conçue spécifiquement pour le business model des assureurs, avec une garantie pour les régimes de capitaux existants. On doit faire attention de ne pas créer de nouveaux problèmes de compétitivité.
Il faudra encore du travail pour raffiner le processus d’identification et de gestion du risque systémique en assurance et pour s’assurer que ce soit cohérent avec celui pour la réassurance.
Selon vous, les assureurs et les autres institutions financières ne peuvent être traités de la même façon ?
Nous nous réjouissons de collaborer étroitement avec le IAIS et le FSB pour développer un cadre approprié pour la supervision globale de groupe (‘comprehensive group supervision’) qui réussit dans l’objectif important d’assurer la stabilité financière.
Au final, il sera important de faire la comparaison du risque systémique à travers toute l’industrie des services financiers, afin qu’une attention appropriée soit accordée aux grandes poches de risque systémique dans le système.
Les résultats du processus de désignation des assureurs surévalue leur importance en comparaison à d’autres institutions dans le domaine des services financiers.
Avez-vous participé au G20 ?
Nous ne participons pas au G20 mais nous soumettons régulièrement de la recherche et analyses au G20, ainsi qu’à d’autres instances telles que le FSB et l’IAIS, afin qu’ils prennent en compte les spécificités du "business model" de l’assurance
Quels sont vos autres priorités ?
Notre recherche s’articule actuellement autour de quatre thèmes principaux : "financial stability and regulation" (stabilité financière et à la réglementation des assurances), "climate risk" (risques liés à l’impact du changement climatique), "global ageing" (la problématique du financement des retraites, notamment) et "liability regimes et dynamics" (l’impact sur l’industrie de l’assurance de l’évolution du cadre juridique de la responsabilité des sociétés).
Chacun de ces sujets offrent des opportunités ainsi que des défis pour l’industrie de l’assurance à un niveau global, et ce sont ces secteurs qui intéressent tout particulièrement nos Membres, les PDGs (CEOs) des plus grandes sociétés d’assurance et de réassurance au monde.
À voir aussi
Solvabilité : La norme mondiale ICS sort de terre
Solvabilité : Un accord sur une nouvelle norme internationale
Nomination : Christian Mumenthaler, président de l’Association de Genève
Nomination : Jad Ariss quitte Axa pour l’Association de Genève