Un accord a été trouvé dans le cadre de la réforme sur l’emploi pour proposer d’ici à 2016 une complémentaire santé pour tous les salariés. Quelles sont, dans ce contexte, les problématiques de la Mutualité ? Je note que cet accord parle d’une complémentaire santé pour tous, ce qui signifie que l’analyse que nous avons fait sur la nécessité d’accéder aux soins via une complémentaire santé de qualité est juste. La santé est un facteur important pour une bonne cohésion sociale. Ceci ne nous pose aucun problème mais il faut s’assurer que les mutuelles pourront concourir à des accords de branche et qu’il y aura une transparence totale sur le choix des opérateurs. Sinon, nous sommes favorables à une meilleure couverture. Nous voulons que ces nouveaux contrats soient des contrats responsables et qu’ils maîtrisent et régulent les dépenses de santé. C’est à dire que la complémentaire ne coûte pas trop cher mais qu’elle rembourse des actes utiles et au bon tarif. Il y a encore trop de gens qui n’ont pas de complémentaire santé et, aujourd’hui, il est indispensable d’en avoir une pour accéder aux soins.
La Mutualité est donc favorable au fait que les entreprises puissent choisir le ou les organismes assureurs ? Oui c’est une bonne chose, il faut que ces entreprises puissent avoir le choix. Il faut que ce choix soit transparent. Il est nécessaire d’avoir une mutualisation large au niveau de la branche car les coûts sont mieux maîtrisés mais il faut aussi une proximité dans le choix de l’opérateur pour que tous les intervenants, (mutuelles, IP, assureurs) puissent faire partie de ces acteurs...
L’UPA n’est pas d’accord avec votre point de vue et pense que ce n’est pas aux entreprises de faire ce choix... Nous pensons qu’il y a un grand intérêt à ce que les entreprises choisissent les organismes assureurs car cela donnera, certainement, une meilleure transparence.
Ne craignez-vous pas de perdre beaucoup d’adhérents en individuel avec cette disposition et de ne pas les retrouver en collectif ? Non. Nous trouvons que les contrats collectifs ont un grand intérêt et ils sont aidés. De plus les mutuelles en ont beaucoup. Nous pensons que les mutuelles ont des compétences particulières pour bien accompagner leurs adhérents parce que nous sommes des organismes à but non lucratif que nous connaissons bien la santé et parce que nous sommes des organismes offreurs de soins.
Comment allez-vous travailler demain sur les accords de branche ? Nous verrons une fois que l’accord sera mis en place. En matière de contrats collectifs, les mutuelles en ont autant que les IP. On sera très présent au niveau des branches pour montrer que la solution mutualiste est la plus adaptée aux contrats collectifs comme aux individuels.
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