Interview : « Le risk manager est une aide au pilotage de l’entreprise », selon Gilbert Canaméras Président de l’Amrae
Alors que s’ouvrent les 21èmes Rencontres Amrae, l’association des risks managers s’ouvrent sur les entreprises intermédiaires et veut transmettre son savoir-faire en matière de gestion des risques aux entreprises partenaires. Interview à retrouver dans notre hebdomadaire 58.
Quel est le thème des 21èmes Rencontres Amrae ? Le thème des Rencontres cette année est « Croissance et maîtrise des risques ». Nous sommes partis du principe que le risk management s’adresse à tout le monde. C’est un métier qui ne concerne pas uniquement les grandes entreprises mais aussi les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Le risk management est un métier d’avenir pour l’entreprise car c’est la gestion par les risques et non plus la gestion des risques. Notre rôle est d’anticiper pour prendre les décisions les plus appropriées et ainsi permettre à l’entreprise de se développer, car son moteur, c’est la croissance. Le risk manager est là pour aider l’entreprise à se développer. Il faut rompre avec la connotation négative du risque. Le risk manager n’est pas un empêcheur de tourner en rond, il est une aide au pilotage de l’entreprise. Le thème « croissance et maitrise des risques » signifie que l’entreprise est là pour se développer et le risk manager est dans l’entreprise pour l’aider à choisir ses risques et maîtriser ceux auxquels elle aura à faire face dans son développement.
Comment les Rencontres s’ouvrent-elles aux ETI ? Nous consacrons les plénières à ce thème, puis nous ouvrons les ateliers aux problématiques des ETI. Le message est simple, le risk management n’est pas l’apanage des grands groupes mais est aussi important pour des entreprises de taille moyenne. Quand elles sont sol- licitées par les grands groupes, ceux-ci leurs transmettent les mêmes contraintes que celles qu’ils connaissent. La problématique « risque » se diffuse au niveau des fournisseurs, aux fournisseurs des fournisseurs, aux partenaires, aux associés etc... Tout le monde est ainsi concerné par des enjeux de gestion de risques. De part ce fait, l’ensemble des entreprises, y compris les ETI, se retrouve en première ligne. Or les ETI aujourd’hui ne sont pas outillées pour ça. L’idée est de voir avec elles comment faire pour qu’elles puissent intégrer ces démarches.
Pourquoi une telle ouverture de l’Amrae aux ETI ? Les ETI faisaient partie des objectifs de mon mandat. Le premier était de remettre l’entreprise au centre des pré- occupations de l’association, le deuxième était d’étendre le risk management au delà des grands groupes et le troisième est l’international, ce que nous verrons à l’avenir. L’an passé nous nous sommes concentrés sur nous même, cette année nous nous déployons et l’an prochain nous nous projetterons.
Les Rencontres sont-elles toujours un rassemblement avec les assureurs et les courtiers ? Oui, le risk manager de l’entreprise s’appuie sur la capacité des assureurs, les compétences du courtier et l’expérience des experts. Nous ne travaillons pas seuls en entreprise mais avec des partenaires. Cette année nous allons même élargir notre champ d’intérêt sur la réassurance, avec un atelier spécial. Dans la plénière de clôture, nous rassemblons l’assureur, le réassureur et le courtier car nous imaginons que le risk manager doit avoir un intérêt pour ce qu’il se passe sur le marché de la réassurance.
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