Interview : "Nous n'avons pas fini de marteler qui nous sommes", Hervé de Veyrac, Agéa
Agéa se trouve maintenant dans le 14ème arrondissement de Paris, après des années passées dans le 17ème. Au milieu des travaux qui se terminent, Hervé de Veyrac, président de la Fédération des agents généraux revient sur les changements en cours à la Fédération ainsi que sur les sujets d'actualité, d'Internet à l'ANI.
Cette interview a été en partie diffusée dans le JT du 15 avril et dans l'Hebdo News Assurances PRO n°67 du 18 avril. Elle a été enregistrée avant l'action menée au Sénat par Agéa.
Depuis le 25 mars, Agéa a déménagé dans le 14ème arrondissement. Pourquoi ce changement d'adresse ? Agéa déménage car nous avions besoin de réorganiser nos espaces de travail. Il se trouve que Agéa, Cavamac, notre caisse de retraite et Praga notre régime de prévoyance, ont eu, en même temps, les mêmes réflexions, les mêmes préoccupations. Les vicissitudes et les éléments de marché ont fait que c'est ici que nous avons trouvé la satisfaction à l'ensemble de nos préoccupations. Les bureaux ont été agrandis, aérés et nous sommes prêts à continuer et à redynamiser la fédération dans les actions que nous menons aujourd'hui.
Vous avez également changé de logo... C'était dans le projet politique que nous avons présenté au mois de juin. Nous avons un peu accéléré les choses pour mettre en cohérence à la fois le changement de locaux et le changement de logo. Nous devions changer les en-têtes de papier à lettre, changer les adresses, autant tout faire en même temps. La philosophie du changement de logo obéit à une volonté de meilleure lisibilité et visibilité de notre action, de notre fédération et de notre métier. Ce n'est pas une révolution mais c'est une évolution. Agéa en minuscule avec un accent sur le "e" permet de lire "agent général d'assurances". Nous avons voulu compresser et renforcer le bloc marque pour le rendre plus percutant et plus dynamique.
L'idée est-elle toujours d'améliorer la reconnaissance du statut d'agent général ? Je crois que nous n'avons jamais fini de marteler qui nous sommes, ce que nous sommes, pourquoi nous sommes là, ce que nous faisons. Je crois que nous sommes aujourd'hui connus et reconnus dans le monde de l'assurance, mais notre ambition est maintenant d'être reconnu à l'extérieur, dans un monde de plus en plus virtuel et plus sujet à l'image. Le nouveau logo en fait partie, mais nous menons des actions à l'égard des associations de consommateurs que nous avons déjà reçues dans ces nouveaux locaux et nous continuerons dans cette voie là.
Internet a toujours cristallisé des crispations entre agents et compagnies. Quelle est la position d'Agéa sur le sujet ? Agéa s'y met de bon cœur aussi. Nous avons toujours dit que les nouvelles technologies ne sont pas un canal alternatif de distribution mais un outil supplémentaire dont nous devons impérativement nous doter, que nous devons dompter ou adopter, retenez le terme que vous voulez. Je crois beaucoup à la complémentarité du virtuel et du physique, je ne crois pas à la substitution de l'un sur l'autre.
Comment sont vos relations avec la FFSA ? Les relations sont bonnes. Nous avons des relations assez récentes et nourries avec la FFSA. L'année 2012 a été riche en sujets communs. Il y a eu la DIA 2 qui a généré une position commune avec les courtiers également. Depuis janvier, nous sommes sur l'ANI, qui rapproche également. Les compagnies d'assurances qui distribuent par agents et Agéa sont en phase pour dénoncer cette dénaturation de la mutualisation au travers des clauses de désignations. Dons les relations sur ces aspects là sont bonnes. Et s'ouvre en parallèle le sujet du projet de loi Hamon sur la résiliation.
Justement, qu'en pense Agéa ? Agéa est extrêmement attentive, émue et surprise par cette possibilité qui se dessine, qui est une possibilité qui risque de mettre à mal tout le secteur de l'assurance. Il y a beaucoup d'effets induits, beaucoup de dommages collatéraux qui vont arriver. Une possibilité offerte de résilier à tout moment son assurance, c'est un risque de hausse des frais de gestion, c'est un risque de non-assurance, c'est un changement complètement du mode même de l'assurance. Pour les agents, c'est la même chose. Si ce n'est pas bon pour les agents, ce n'est pas bon pour les compagnies et si ce n'est pas bon pour les compagnies, ce n'est pas bon pour les agents. Ce qui est important c'est que ce n'est pas bon pour l'assuré lui-même. Il y a un risque des dégradations de garantie, de moindre service. Nous devons en plus intégrer de plus en plus d'obligations d'information, de conseils et d'accompagnements qui vont être difficilement compatible avec cette espèce de turnover institutionnalisé qui va se mettre en place. Nous allons lancé, là aussi, des actions très prochainement pour expliquer les dangers de cette pratique.
Que préparez-vous sur l'accord national interprofessionnel ? Nous avons beaucoup travaillé sur ce sujet. Agéa a été une organisation très réactive. Nous allons continuer l'action parce que la guerre n'est pas finie. Il y a parfois des combats plus beaux que des victoires, mais surtout, il n'y a jamais de victoire sans combat. Nous avons sollicité tous les présidents de région pour écrire aux députés et sénateurs de leur ressort géographiques. Nous avons à ce jour une cinquantaine de retour. Nous avons également sollicité nos confrères, les 12.500 agents généraux qui nous ont apporté leur soutien. Nous déposerons ces courriers au Sénat prochainement.
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