En marge de la présentation du plan stratégique d'Axa, Jacques de Peretti, PDG de l'assureur en France, a réagi aux critiques dont le secteur fait l'objet depuis le début de la crise.
Mardi 1er décembre, le groupe Axa présentait sa stratégie pour les 3 prochains exercices. L'occasion pour Jacques de Peretti, PDG d'Axa en France, de revenir sur les critiques dont le secteur fait l'objet ces dernières semaines. « Où est l'effort de guerre des assureurs », s'interrogeait ainsi Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France dans l'émission BFM Politique. Et l'ancien agent d'assurance Swiss Life de dénoncer "l'attitude inqualifiable" de certains assureurs qui a été de dire "à des commerçants, à des indépendants et notamment des restaurateurs que 'non, vous n'êtes pas couverts', et de s'assurer en plus qu'il y ait des avenants au contrat pour 2021, pour écrire noir sur blanc qu'il n'y a pas le risque pandémique et pour éviter des recours en justice ».
L'ultimatum de Bruno Le Maire
Depuis le début de la crise, les critiques pleuvent de toute part. Chefs étoilés, syndicats professionnels, parlementaires, membres du gouvernement tirent à boulets rouges sur les assureurs. Ces derniers jours elles se sont renforcées alors que les travaux sur la création d'un régime pandémie se poursuivent. « Les critiques à l'égard des assureurs sont injustes, juge Jacques de Peretti. A chaque fois qu'une institution, une association ou le gouvernement nous ont demandé d'être à leurs côtés, nous avons répondu présents ». Le dirigeant a rappelé que le groupe Axa avait contribué à hauteur de 60M d'euros au fonds de solidarité. "Au total, toutes nos actions auprès des acteurs sur le terrain, nous ont coûté 200 à 250M d'euros. Et je ne crois pas qu'il y ait un acteur français, quel que soit le secteur, qui en ait fait autant ».
Pourtant, Bruno Le Maire, devant les parlementaires a assuré qu'il demanderait aux assureurs de faire plus. "S'agissant des assureurs, j'ai bien entendu sur les bancs de cette assemblée la volonté que les assureurs fassent plus, je les recevrai tout à l'heure, je leur demanderai de faire davantage », déclarait-il mardi. Joignant les actes à la parole, il les a invités à geler les primes d'assurance pour les restaurateurs, les menaçant de soutenir un amendement du Sénat demandant une contribution exceptionnelle aux assureurs.
"Je suis prêt à demander à l'Assemblée qu'on trouve quelque chose de plus équilibré, de plus responsable, mais à une condition très simple : que les assureurs fassent un geste significatif en direction de l'hôtellerie, des cafés et des restaurants", a détaillé le ministre. Il a posé aux assureurs l'ultimatum suivant: "Ils ont jusqu'à lundi prochain pour le faire", sinon "on adoptera cet amendement".
« Dans cette crise, nous n'avons pas gagné d'argent, nous en avons perdu »
« Nous avons suspendu toutes majorations pour les professionnels dès le printemps 2020, assure le patron d'Axa en France. Pour les commerces fermés administrativement, nous avons remboursé 2 mois de primes. Nous avons également créé un fonds de solidarité à l'intérieur d'Axa doté de 100M d'euros à la main de nos agents généraux ».
Si Jacques de Peretti a reconnu que la fréquence en automobile avait baissé et que les assureurs avaient réalisé des économies sur ce segment, il souligne toutefois que cette crise leur a coûté bien plus. « Au global, nous n'avons pas gagné d'argent, nous en avons perdu. Et nous avons perdu plusieurs centaines de millions d'euros. Ces centaines de millions s'inscrivent dans le 1,5Md d'euros de coût de la crise pour l'ensemble du groupe ». Et le PDG d'Axa France de conclure : « Aujourd'hui, nous avons 10 restaurateurs qui viennent chercher une garantie chez nous chaque jour. Les gens sur le terrain savent que nous avons été là. Les assureurs ne méritent pas les critiques dont ils font l'objet aujourd'hui ».
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