Invité de l'ANJA, Jacques de Peretti, PDG d'Axa France est revenu sur la crise, le récent coup de pression de Bercy ou encore la stratégie du groupe.
Jacques de Peretti était l'invité de l'Association nationale des journalistes de l'assurance (Anja) ce mercredi 9 décembre. Le PDG d'Axa est longuement revenu sur la crise actuelle et notamment sur l'image de l'assurance. « Nous avons cette image d'institution qui nous écarte de notre image d'entreprise », analyse-t-il. Cela signifie que « les Français ont vis-à-vis des assureurs une attitude qui consiste à dire qu'ils doivent payer, a t-il poursuivi. Mais le quoi qu'il en coûte a pour limite les cotisations de nos clients. Ce n'est pas extensible à souhait ».
Pour autant, sous la pression de Bercy, le groupe a décidé de geler les cotisations des multirisques professionnelles pour le secteur HCR, mais également « pour d'autres secteurs touchés, comme l'évènementiel ». A cela s'ajoute le maintien des garanties et la mise en place d'un garantie Covid pour les chefs d'entreprise et les salariés touchés directement par le virus. Une course contre la montre s'engage dès lors pour rattraper les rappels de cotisations envoyés aux clients de l'assureur avant ces annonces.
6 années de primes en indemnisation
Ces mesures devraient permettre aux assureurs d'échapper à la taxe de 2% sur les contrats d'assurance dommages soutenue par plusieurs députés. « Nous sommes arrivés au bout de la logique sur les taxes. Ce qui compte c'est que l'argent aille directement aux clients », a plaidé le PDG. Et ce dernier de préciser que son groupe avait payé l'équivalent de 6 années de primes en indemnisation sur la branche des professionnels. « Certes, les compagnies ont réalisé des économies en automobile de l'ordre de 1,4Md d'euros en raison de la baisse de la sinistralité. Mais cette dernière est en hausse sur toutes les autres branches : la prévoyance, la perte d'exploitation, la RC ou encore le voyage ».
Le dirigeant est également revenu sur les actions menées depuis le premier confinement. Les 100M d'euros mobilisés dans le cadre du Fonds de solidarité interne du groupe ont été entièrement consommés. Il ne sera pas à nouveau doté. « Aujourd'hui, nous devons réfléchir à comment aider la société à redémarrer. Les commerces ont rouvert et les Français se tournent vers leurs commerces de proximité ». Pour soutenir ce mouvement, quelque 200.000 bons d'achat de 20 euros seront envoyés aux clients d'Axa pour être utilisés dans 10.000 commerces de son portefeuille.
« Nous regardons le dossier Aviva »
Revenant sur les annonces de Bruno Le Maire, Jacques de Peretti regrette la mise en pause des travaux sur la mise en place du régime Catex. « Il existe un vrai besoin d'assureur la fermeture administrative des entreprises et pas seulement en cas ce de pandémie. Il aurait été naturel que la France soit le premier pays en Europe à mettre en place un tel dispositif ». Pour autant, le régime n'est pas définitivement enterré.
Enfin, le dirigeant a affirmé qu'il regardait le dossier de la vente d'Aviva en France. « C’est un dossier qu’il faut regarder avec beaucoup d’intérêt, mais aussi avec beaucoup de raison. Car notre stratégie est claire : nous voulons nous développer en santé, en prévoyance et en risque d’entreprise. Or, dans le dossier Aviva, il n’y a pas que ça... ». Depuis l'arrivée de Thomas Buberl à la tête de a compagnie, le groupe se réoriente sur les activités de risques. Pas sûr que récupérer un encours de 45Mds d'euros en fonds général soit dans les priorités avenue Matignon.
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