Justice: AIG conteste la cession de ses titres dans une « bad bank » au moment de son sauvetage
Après avoir dû céder ses créances douteuses dans une « bad bank » au moment de la crise, AIG ne veut pas passer l'éponge et renoncer à ses droits à poursuivre les banques émettrices de ces titres.
La société d'assurances américaine AIG poursuit en justice une structure d'investissement (Maiden Lane II) créée au moment de son sauvetage par la Réserve fédérale.
Le texte reproche à la Réserve fédérale (banque centrale) d'être revenue en décembre sur la position qui était la sienne jusque-là en indiquant publiquement qu'en cédant ses titres à Maiden Lane II, AIG avait abandonné en même temps la possibilité de tout recours contre les émetteurs desdits titres, ce que conteste désormais le groupe devant la justice.
AIG cherche à obtenir réparation d'un certain nombre de banques, dont Bank of America.
Bad bank
Maiden Lane II avait été créé pour délester AIG de titres adossés à des créances hypothécaires devenues invendables au moment du pic de la crise financière et ayant précipité l'effondrement du groupe d'assurances, sauvé de la faillite par les autorités américaines grâce à la mobilisation de plus de 180Mds de dollars d'argent public.
AIG, qui accuse les établissements émetteurs, en particulier Bank of America, de l'avoir trompé sur la qualité de ces titres, ne demande aucune compensation financière à Maiden Lane II, mais souhaite que le juge tranche la façon dont il convient d'interpréter le contrat par lequel il a cédé ses titres à cette entité.
Droits à poursuivre les banques
Selon le texte de la plainte publié en ligne par la justice, AIG souhaite que la cour suprême de l'Etat de New York reconnaisse qu'en cédant à ce véhicule d'investissement structuré, Maiden Lane II, des titres financiers pour plusieurs dizaines de milliards de dollars en 2008, elle n'a pas abandonné ses droits à poursuivre les banques ou organismes de crédit qui les avaient émis.
La plainte rappelle que le groupe d'assurances a entamé une procédure en justice en août 2011 contre Bank of America, à qui il demande 10Mds de dollars en réparation de la fraude dont il estime avoir fait les frais.
AIG a refusé mercredi de se joindre à une plainte lancée par son ex-PDG Maurice Greenberg contre les Etats-Unis, ce qui aurait fait scandale aux Etats-Unis alors que le gouvernement américain a sauvé l'assureur d'une faillite certaine en 2008 à coups d'aides publiques massives.