Mardi 31 mars, l'Assemblée nationale a commencé l'examen du projet de loi santé de Marisol Touraine. Mécontents de l'amendement prévoyant la mise en place d'un flux unique dans le cadre de la généralisation du tiers-payant, les Ocam prévoient de descendre dans la rue.
"C'est toute l'économie qui serait affectée alors même que les économistes commencent à entrevoir un rayon de soleil", confie un mutualiste radical. Heureusement, nous n'en sommes pas encore là, mais, remontés, les Ocam réservent des opérations coups de poings pour plus tard.
Pour l'heure, ils prévoient simplement de battre le pavé pour dénoncer l'amendement qui va instaurer un flux unique dans le cadre de la généralisation du tiers-payant. Parbleu, les complémentaires se mueraient en payeurs aveugles, tout juste bonnes à régler la facture in fine. "Hors de question, nous ne sommes pas des assurés !", peste-t-on dans les hautes sphères. Après tout, c'est vrai, la logique veut que ce soit le secteur de l'assurance qui fabrique les exclusions, mais pas lui qui les subisse.
Du coup c'est décidé. Rendez-vous est pris jeudi matin au Métro Convention pour un défilé direction l'Assemblée nationale. FFSA, FNMF et Ctip préparent les slogans qui seront scandés tout au long des 3,8km du parcours. Au niveau de Sèvres-Lecourbe, ils seront rejoints par la Roam. Les courtiers devraient également être de la partie, mais, à l'heure où nous écrivons ces lignes, ils ne se sont toujours pas mis d'accord sur un point de ralliement.
On voit grand ! On imagine des hordes d'assurés descendre dans la rue derrière ces organismes qui les remboursent quotidiennement. Bras dessus, bras dessous, Etienne Caniard, Bernard Spitz et Jean-Paul Lacam mènent le cortège. "Ce résultat montre la solidité du groupe", lance alors un assureur de l'avenue Matignon, submergé par l'émotion. A bout de souffle, ils arrivent devant les grilles de l'Assemblée nationale, accueillis par des CRS prêts à protéger la République de ces rossards qui leur jettent ces pavés que sont les codes de la mutualité, des assurances et de la sécurité sociale.
Mais rien n'y fait. On peut sans aucun doute affirmer que la foule sera dispersée. Les plus radicaux prendront alors les devants, et le pire des scénarios envisagé prendra corps. Sittin' au Fouquet's, politique de la chaise vide à l'opéra Garnier, opération escargot boulevard Haussmann, et même pourquoi pas une grève des remboursements, nous confie Thierry B. Jusqu'au mois de juillet dernier, il traînait avec les étudiants, dont on sait qu'ils ont la fibre contestataire. Espérons que le Parlement entende ce cri du cœur des Ocam avant d'en arriver à ces extrêmes, avant que le système de soins ne s'écroule et que les bouchons rue de Vaugirard ne rendent la vie impossible.
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