Un an après le lancement de son plan 2021-2023, la Macif fait un point d'étape sur l'atteinte de ses objectifs. Ses dirigeants réagissent également à l'actualité.
Dans la foulée d'un plan stratégique orienté sur le retour aux fondamentaux techniques, la Macif s'est dotée d'une nouvelle feuille de route qui doit la transformer en numéro 1 de la relation client. Un an après le lancement de ce plan baptisé « Ma préférence », Philippe Perrault et Jean-Philippe Dogneton, respectivement président et directeur général de l'assureur mutualiste, ont dressé un premier bilan.
Sur le volet relation client, la Macif annonce ainsi avoir unifié l'accessibilité de ses trois métiers (IARD, protection sociale, épargne). « Nos 3 lignes de métier ont désormais la même accessibilité. Tous nos plateaux téléphoniques sont désormais ouverts de 8h à 20h en semaine et le samedi », se félicite Jean-Philippe Dogneton.
Croissance des portefeuilles
Sur le volet sociétal, 2021 était consacré à la jeunesse avec l'ouverture d'un Centre de formation des apprentis (CFA) Macif qui a accueilli une centaine d'alternants. « La Covid a percuté les jeunes dans leur parcours d'études », pointe Philippe Perrault. En 2022, la mutuelle d'assurance mettra l'accent sur l'environnement et le développement durable. « Notre ambition est que 99% de nos investissements passent par le filtre ESG », poursuit le président.
« Nous montrons que nous pouvons allier esprit et résultat », ajoute Jean-Philippe Dogneton. Sur le volet économique, la Macif se targue ainsi d'avoir recruté 79.000 sociétaires supplémentaires en 2021. C'est un peu moins qu'en 2020. La mutuelle d'assurance a par ailleurs réalisé 2 millions de contrats. Un chiffre exprimé en brut. En net, cela se matérialise par 215.000 nouveaux contrats en IARD, 100.000 en prévoyance et 80.000 en santé. Enfin, sa filiale consacrée à l'épargne, Mutavie, affiche une collecte nette de 550M d'euros.
Cette croissance des portefeuilles se traduira « mécaniquement sur notre chiffre d'affaires », indique le directeur général de la Macif, sans vouloir donner de chiffre plus précis.
Pas d'exposition à l'Ukraine ni à la Russie, mais des effets indirects attendus
S'agissant du conflit entre la Russie et l'Ukraine, le groupe affirme n'avoir aucune exposition. En revanche, « les expositions seront de nature indirecte, estime Jean-Philippe Dogneton. On voit poindre le risque de stagflation, c'est-à-dire l'inflation, sans la croissance. Je ne sais pas si on n'aura pas la croissance. Mais en tout cas l'inflation sera bien là. Un assureur subit des effets retard liés à l'inflation. Cela interroge sur l'alignement entre l'encaissement par rapport à des effets d'inflation mécanique. Et l'on sait que dans notre secteur, l'inflation est souvent supérieure à l'inflation réelle. On le voit en particulier dans l'assurance dommages ».
Pour autant, l'assureur mutualiste ne constate pas de mouvement sur l'assurance vie. « Depuis la crise covid, nous constatons beaucoup de maturité des souscripteurs par rapport à la volatilité des marchés. Pour l'heure, c'est assez neutre », précise le directeur général de Macif.
L'impact de la fin du questionnaire de santé en emprunteur
Aéma Groupe, maison-mère de la Macif, a été particulièrement active sur le combat pour la mise en œuvre de la résiliation infra-annuelle en assurance emprunteur. Une bataille remportée, puisque la loi Lemoine a été promulguée et institue la RIA. Pour autant, à la faveur de la navette parlementaire, la fin du questionnaire de santé, sous conditions, a été ajoutée par les sénateurs à la proposition de loi. Une récente étude du cabinet Actélior montre que la suppression de la sélection médicale pourrait renchérir les tarifs alors même que le but de la RIA était de faire baisser le coût de l'assurance emprunteur.
« C'est un point que nous analysons aujourd'hui pour évaluer les impacts collatéraux de cette mesure. Mais ça n'enlève rien à l'intention et ça n'enlèvera rien à ce que sont les avantages pour les nouveaux souscripteurs auprès de Macif », affirme Jean-Philippe Dogneton. En coulisses, la mutuelle d'assurance chercherait toutefois des moyens de limiter les effets de cette suppression du questionnaire médical, en trouvant d'autres moyens d'affiner la tarification.
Enfin, en 2022, la mutuelle devrait lancer une nouvelle offre en automobile, ainsi qu'en santé individuelle. En outre, dans la lignée de sa prise de participation majoritaire au capital de Crédit expert, courtier en crédit immobilier, la mutuelle prévoit le lancement d'une offre de courtage en crédit immobilier.
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