Malakoff Humanis : 222M d’euros de bénéfices en 2021

mercredi 9 mars 2022
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INFOGRAPHIES - Le groupe Malakoff Humanis enregistre une hausse de 5% de son chiffre d’affaires en 2021, portée par l’assurance individuelle. Le résultat net bondit à 222M d’euros.

Après un exercice 2020 déficitaire (-146M d’euros de résultat net), Malakoff Humanis a conclu l’année 2021 en beauté. Le groupe paritaire affiche un résultat net positif de 222M d’euros. Ce bond du bénéfice s’explique par une baisse de 35 millions d’euros des frais généraux et l’absence d’impôts sur l’exercice 2021 consécutive à une régularisation fiscale.

Malakoff Humanis renoue donc avec la rentabilité et affiche un chiffre d’affaires de 6,2Mds d’euros, en progression de 5% par rapport à 2020. Cette hausse est exclusivement portée par le rachat d’Axeria Prévoyance, acteur majeur de l’assurance individuelle.

En assurance collective, Malakoff Humanis revendique 400.000 entreprises clientes. Son chiffre d’affaires reste stable à 2,8Mds d’euros en santé collective et à 1,9Md d’euros en prévoyance collective. La moitié des affaires nouvelles a été réalisée via le courtage. « Nous avons continué à assainir notre portefeuille et le chiffre d’affaires en assurance collective a légèrement diminué », indique Thomas Saunier. L’assurance individuelle représente 1,5Md d’euros pour le groupe de protection sociale, soit presque 25% de son activité, contre 15% avant le rachat d’Axeria. Malakoff Humanis a décidé de geler les tarifs de ses contrats individuels pour 85% de ses clients en 2022.

Hausse des prestations santé

Entre 2019 et 2021, les remboursements des dépenses de santé de Malakoff Humanis ont augmenté de 6% en moyenne sur le portefeuille collectif et de 10% sur son portefeuille individuel. Le 100% santé et le rattrapage de la consommation médicale expliquent ce rebond des dépenses.

Malakoff Humanis s'est targué d'avoir un taux de redistribution de 82,9% envers ses assurés. Pour les prochaines années, le groupe paritaire s’est fixé comme objectif de verser au moins 82% des cotisations sous forme de prestations. « Nous visons le juste équilibre entre la rentabilité et le taux de redistribution », commente Thomas Saunier. Sa politique de réduction des coûts a porté ses fruits. Les frais généraux ont baissé de 35 millions d’euros entre 2020 et 2021. Ils représentaient 711M d’euros à fin 2021. Le ratio combiné en santé s’élève à 101,7%, en amélioration de 0,8 point par rapport à 2020.

Le ratio de solvabilité du groupe de protection sociale reste stable à 210% tandis que les fonds propres s’élèvent à 8,2Mds d’euros. « Nous avons un taux d’endettement faible. Si on avait le taux d’endettement moyen du marché, notre ratio atteindrait 240%. Peut-être que nous allons faire évoluer notre taux d’endettement cette année », explique Thomas Saunier, directeur général de Malakoff Humanis.

Forte ambition en épargne retraite

Malakoff Humanis affiche une forte ambition en épargne retraite, grâce au partenariat avec Sienna Investment Managers. Dans le cadre de cette opération, Sienna IM va pendre une participation de 66% dans Malakoff Humanis Gestion d’actifs. Malakoff Humanis resterait actionnaire minoritaire avec 33% du capital. « Le closing devrait aboutir dans les prochaines semaines », annonce Thomas Saunier. Aujourd’hui, le groupe paritaire a 16,1Mds d’euros d’encours sous gestion, grâce notamment à la mutuelle Médicis. « La loi Pacte favorise le développement de l’épargne retraite et salariale, et nous avons dans le groupe toutes les compétences pour nous développer sur ce marché. Nous avons l’ambition de multiplier par dix notre chiffre d’affaires en épargne retraite à horizon 2030 », déclare Thomas Saunier.

En 2021, Malakoff Humanis a consacré 180M d’euros à l’action sociale, soit 20M de plus que son budget annuel récurrent. La prise en charge des consultations psychologiques a été financée par le budget de l’action sociale. Malakoff Humanis a remboursé 280.000 consultations psychologiques pour 100.000 assurés en 2021. L’opération représente 17M d’euros en 2021 pour le groupe paritaire, dans le cadre du dispositif mis en place par les organismes complémentaires.

Impact d'un report de l'âge légal de départ à la retraite

Pendant la conférence de presse, Thomas Saunier a suggéré que l’action sociale puisse être intégrée dans le taux de redistribution des organismes assureurs. Aujourd’hui, ce budget est logé dans les frais généraux. Il représente environ 1 point des 17,1% de taux de frais de gestion de Malakoff Humanis.

En prévoyance, Malakoff Humanis constate une hausse des arrêts de travail longs, liée à l’augmentation de l’âge moyen des salariés. Un éventuel report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans aurait un impact important sur les arrêts de travail des salariés en fin de carrière. Ainsi, Thomas Saunier estime à 10Mds d’euros l’impact sur les prestations prévoyance de l’ensemble du marché en cas de recul de trois ans de l’âge de départ à la retraite.

Par ailleurs, le dirigeant a annoncé des mesures importantes à destination de ses salariés, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. Le groupe paritaire porte le salaire minimum de ses collaborateurs à 24.600 euros bruts. Le groupe a versé fin 2021 une prime Macron de 2.000 euros. Il a en outre alloué un budget de près de 3% de sa masse salariale aux augmentations de salaire (dont 1,15% d’augmentations individuelles).

PSC des fonctionnaires

Enfin, interrogé sur la future réforme de la protection sociale complémentaire des fonctionnaires, Thomas Saunier n’envisage pas d’alliance particulière avec une mutuelle de fonctionnaires pour aborder ce marché. « Le collectif est notre métier et nous sommes leaders sur ce marché. Nous n’avons pas l’impression d'avoir besoin d’une mutuelle spécialiste de l’assurance individuelle facultative pour pouvoir répondre aux appels d’offres en collectif obligatoire. Par ailleurs, je garde en mémoire ce qui s’est passé à la fin des clauses de désignation. Pendant les 5 premières années, de 2013 à 2017, les organismes recommandés n'ont pas dégagé des résultats positifs. Potentiellement, définir un tarif pour les 5 prochaines années, dans le cadre d’appels d’offres publics présente un risque. Est-ce que l’employeur public est prêt à discuter pour suivre la sinistralité ? Ce sera notre premier critère de décision pour savoir si on y va ou pas. On aura une approche prudente ».

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