Malakoff Humanis : La grande Sécu ne séduit pas les chefs d’entreprise
Seuls 23% des chefs d’entreprise souhaitent une grande Sécu, selon une enquête réalisée par Malakoff Humanis.
Malakoff Humanis est décidé à défendre bec et ongles le système de co-financement de la santé. Après avoir interrogé les Français, le groupe de protection sociale a demandé l’avis des chefs d’entreprise sur un éventuel transfert à l’Assurance Maladie de la totalité des remboursements des soins.
L’étude, réalisée auprès de 259 dirigeants d’entreprise, est publiée en amont de la publication du rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM). Ce rapport, à paraître dans les prochaines semaines, analyse le scénario de création d’une grande Sécu et pourrait menacer le rôle de la complémentaire santé. Sans surprise, les chefs d’entreprise interrogés par Malakoff Humanis n’y sont pas favorables.
Seulement un dirigeant sur cinq souhaite la nationalisation des complémentaires santé, tandis que 63% souhaitent maintenir le système actuel. Une minorité, 14% des dirigeants interrogés, souhaite une privatisation du système. 76% des chefs d’entreprise croient que la nationalisation provoquerait une hausse importante des cotisations patronales pour compenser la disparition des complémentaires et financer le système. 71% d’entre eux craignent que la nationalisation favorise un système à deux vitesses, avec des entreprises qui auront les moyens de financer des sur-complémentaires et celles qui n’en auront pas les moyens. 70% des personnes interrogées pensent, en plus, que le reste à charge pour les Français augmentera. Concernant les bénéfices de la nationalisation, un peu moins la moitié des dirigeants (47%) pensent que la nationalisation permettrait de réduire les inégalités et de simplifier la gestion pour les entreprises.
Des craintes sur le financement du système
Par ailleurs, 57% des chefs d’entreprise considèrent que le système de santé français n’est pas bien géré financièrement par l’assurance maladie, tandis que 70% affirment qu’il est correctement géré par les complémentaires. La majorité d’entre eux (57%) considère que le mode de financement actuel met en danger notre système de santé.
L’étude démontre également que les chefs d’entreprise, tout comme les Français en général, sont attachés à la complémentaire santé et à la liberté de choix de l’organisme complémentaire. 90% d’entre eux pensent que la complémentaire est un acquis social et 91% affirment que l’existence des deux acteurs (AMO-AMC) est indispensable au bon fonctionnement du système de santé.
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