Malakoff Humanis : L’absentéisme diminue sauf dans les TPE
INFOGRAPHIES - Le niveau d’absentéisme dans les petites entreprises rattrape celui des plus grandes, selon le baromètre 2024 de Malakoff Humanis.
Malakoff Humanis constate dans son traditionnel baromètre sur l’absentéisme une baisse des arrêts de travail en 2023, après le pic de 2022. 42% des salariés ont été absents au courant de l’année, en baisse de 8 points. Le taux de prescription des arrêts de travail retrouve donc le même niveau qu’en 2021.
En fonction du profil des salariés, les jeunes de moins de 34 ans (46%), les femmes (48%) et les managers (45%) s’arrêtent davantage que la moyenne des salariés. Concernant la raison des arrêts, l’année 2023 marque l’augmentation des absences liées à une maladie ordinaire. Elle est à l'origine de 33% des absences, en augmentation de 5 points par rapport à 2022. Les arrêts pour trouble psychologique ou épuisement professionnel concernent toujours 15% des absences comme en 2022 et un quart des arrêts longs.
Les petites entreprises rattrapent les grandes
Le baromètre pointe des tendances inversées sur l’évolution de l’absentéisme en fonction de la taille de l’entreprise. Les salariés sont davantage absents dans les petites entreprises qui étaient jusqu’alors moins concernées par le phénomène. L’évolution est de 10 points entre 2021 et 2023 et atteint 40% dans les entreprises de moins de 10 salariés. Dans celles de 10 à 50 salariés, le taux de prescription atteint 49% en 2023, contre 36% en 2021.
« L’absentéisme dans les petites entreprises rejoint ainsi celui des plus grandes. Et alors qu’une baisse s’observe en 2023 dans toutes les entreprises, notable dans les plus grandes (-12 points), les moins de 10 salariés voient le leur continuer de croître », signale Malakoff Humanis.Autres spécificités, les petites entreprises présentent moins d’arrêts multiples. En moyenne, 38% des salariés des TPE ont eu au moins deux arrêts, contre 42% pour l’ensemble des salariés. Dans les petites structures, la durée des arrêts est également plus longue. La durée moyenne d'arrêt est de 21 jours dans les TPE contre 17 jours pour l’ensemble des salariés.
A contrario, dans les plus grandes entreprises (plus de 1.000 salariés), l’absentéisme s’affiche en baisse ces dernières années. Il s’élève à 33% en 2023, contre 49% en 2021.
Plus de fragilités, moins de télétravail
Le groupe de protection sociale avance plusieurs explications pour comprendre la dégradation de l'absentéisme dans les petites structures. « Érosion de l’engagement des salariés dans les petites entreprises, présence de fragilités plus nombreuses et télétravail moins important quand celui-ci apparaît de plus en plus comme un amortisseur à l’arrêt maladie ». En effet, 54% des salariés des grandes entreprises télétravaillent, contre 25% dans les plus petites structures. 24% des salariés des grands groupes déclarent avoir télétravaillé à la place d’un arrêt maladie, contre 10% dans les plus petites structures.
Malakoff Humanis constate par ailleurs un nombre de contrôles des arrêts plus important dans les grandes entreprises. 58% d’entre elles ont mis en place des contrôles, contre 8% dans les plus petites entreprises.
Concernant le respect des prescriptions des médecins, 75% des arrêts prescrits dans les petites entreprises ont été effectivement pris, soit 11 points de plus qu’en 2022. Le profil des collaborateurs qui travaillent dans les petites structures peut également expliquer une plus grande exposition des TPE et PME à l’absentéisme. En effet, leurs salariés ont en moyenne moins d’expérience et sont plus jeunes que dans les grands groupes.
Enfin, Malakoff Humanis signale que les grandes entreprises sont plus nombreuses à mettre en place des actions de prévention pour lutter contre l’absentéisme. Uniquement 13% des TPE en ont mis, contre 43% pour les plus grands groupes.
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