L'assureur italien Generali a annoncé lundi 23 janvier avoir acquis 3,01% du capital d'Intesa Sanpaolo, une manœuvre qualifiée de " défensive " par la presse italienne qui avait fait état ces derniers jours de l'intérêt de la banque pour le groupe d'assurances.
Dans un communiqué, Generali dit " avoir acquis des droits de vote sur 505 millions d'actions d'Intesa Sanpaolo, soit 3,01% du capital social ". Le titre Generali a gagné 3,94%, à 14,25 euros, lundi à la Bourse de Milan après des informations du quotidien La Stampa évoquant un intérêt d'Allianz et de la banque Intesa Sanpaolo pour entrer à son capital, jusqu'à hauteur de 20-25%.
Les analystes se sont néanmoins dits sceptiques sur ce scénario, ceux d'Icbpi évoquant par exemple une hypothèse "plutôt improbable". Intesa Sanpaolo a de son côté perdu 2,92% à 2,398 euros. Le président d'Intesa, Gian Maria Gros Pietro, s'est refusé à commenter une telle hypothèse. Le gendarme boursier italien, la Consob, a de son côté placé sous surveillance l'évolution du titre Generali après sa forte hausse lundi.
La décision de Generali est qualifiée par la presse italienne de " manoeuvre défensive " car elle empêche désormais Intesa de dépasser le seuil de 3% dans l'assureur. D'après la loi Draghi, dans le scénario où Intesa détiendrait plus de 3% du capital de Generali, ses droits de vote sur la participation excédentaire seraient en effet gelés et la banque devrait s'en séparer d'ici 12 mois. Si elle ne le faisait pas, la totalité des droits de vote seraient gelés, à moins que la banque ne lance une offre publique d'achat sur au moins 60% du capital de Generali.
Le premier actionnaire de Generali est Mediobanca, qui détient 13% de l'assureur. Generali est dirigé par le Français Philippe Donnet, un ancien membre du conseil d'administration de Vivendi, groupe du Français Vincent Bolloré qui possède lui-même 8% de Mediobanca.
La presse italienne fait resurgir avec ce dossier la "guerre" entre la France et l'Italie, marquée par la récente montée éclair de Vivendi au capital du groupe de médias Mediaset, dont il détient désormais près de 30%. Le 11 janvier, le président de la commission budgétaire de la Chambre des députés italienne, Francesco Boccia, avait dénoncé un plan français pour s'emparer de la banque UniCredit et de Generali.
" Il y a un projet pour amener UniCredit en France (...) prendre le contrôle de Generali et un morceau important de Mediobanca ", la principale banque d'affaires italienne, avait affirmé M. Boccia. La presse italienne bruisse régulièrement de rumeurs sur un possible rapprochement entre Axa et Generali, ou entre Société Générale et UniCredit, dirigé lui aussi par un Français, Jean-Pierre Mustier. Elle évoque par ailleurs le départ prochain du numéro deux de Generali, Alberto Minali.
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