Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a appelé les banques à accorder davantage de prêts aux entreprises en 2014 et s'est dit favorable au développement d'une titrisation responsable, notamment dans l'immobilier.
"Il apparaît indispensable que nous nous donnions les moyens de développer une titrisation déconsolidante des crédits immobiliers résidentiels, ce qui conduira à revisiter l'équilibre économique de cette activité, marquée aujourd'hui en France par un niveau de taux particulièrement bas", a-t-il indiqué jeudi, lors des voeux de la Banque de France.
La titrisation consiste pour les banques à céder des créances à des investisseurs, sous forme de titres. Elle permet ainsi d'alléger leur bilan. Cette technique a été décriée lors de la crise des subprimes, où elle a été poussée à l'extrême.
Une titrisation déconsolidante signifie que les banques gardent une partie du risque lié à la créance, pour la Banque de France, il s'agit de développer une forme "responsable et saine" de cette technique dans le pays.
M. Noyer a appelé en outre banquiers et assureurs à rester "vigilants" en 2014, dans un "environnement de taux bas et de risques persistants".
Les banques doivent "poursuivre leurs efforts d'optimisation de leurs bases de coûts" et les assureurs "doivent rester attentifs à la maîtrise de leur rentabilité technique à travers une tarification prudente". Parallèlement, le gouverneur a appelé le monde bancaire à contribuer au "financement adéquat de la reprise économique".
Si selon lui, le crédit bancaire s'est maintenu en 2013 en France, notamment en faveur des PME, "le niveau reste bas et certains secteurs appellent régulièrement mon attention, comme la dynamique des crédits de trésorerie aux PME et ETI", pour lesquelles il a relevé "une hausse significative des refus de nouveau crédit" au dernier trimestre.
Dans cet objectif, le gouverneur encourage "la Place à saisir en 2014 les opportunités de renforcement de ses infrastructures financières" via notamment la cession d'Euronext "qui ouvre la perspective d'une reprise par des investisseurs de long terme".
Il a également cité en exemple l'accord de swap entre la BCE et la Banque populaire de Chine, et souhaite que la réflexion engagée par Paris Europlace pour faire de Paris un centre de référence pour les services de financement en Renminbi "débouche rapidement sur des actions concrètes".
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