Réassurance : Le marché encore immature face aux risques cyber
Les polices d’assurance cyber ont beau être commercialisées depuis plus de dix ans, les réassureurs n’y ont pas encore apporté de réponse satisfaisante.
Le risque cyber est considéré comme majeur par les assureurs comme les réassureurs, du fait de ses potentielles répercussions économiques et politiques. « Nous travaillons avec les réassureurs pour obtenir pour nos clients la meilleure appréciation et couverture du risque. Si la couverture d’assurance est développée aux états-Unis, elle est encore récente en France, donc peu de cédantes se sont encore organisées à ce sujet en matière de réassurance », relève Philippe Renault, PDG de Guy Carpenter France. Selon une étude de Scor publiée en 2017 sur la couverture du cyber-risque, seule la moitié des entreprises du CAC 40 avait souscrit une police d’assurance cyber fin 2016.
Le marché mondial est actuellement estimé à environ 3 milliards de dollars (environ 2,6 milliards d’euros). Et les analystes prévoient des taux annuels de croissance de 20% à 40% pour les prochaines années qui pourraient porter le niveau de prime à 10 milliards de dollars en 2020 et à 20 milliards de dollars en 2025.
L’offre de réassurance est encore timide : le marché avait généré environ 500 millions de dollars de prime en 2015, dont à peine 100 millions de dollars en Europe. « Le marché se trouve encore dans une phase de mesure des expositions et d’études, en particulier sur les problématiques de cumuls », explique Fabien Ramaharobandro, directeur technique non vie de la branche réassurance d’Aon France.
Pour cette raison, Scor constate ainsi dans son étude que « l’offre de réassurance est essentiellement proportionnelle et les réassureurs introduisent fréquemment des limites par événement ou annuelles. Alors que le marché de l’assurance se développe à bon train, une capacité de réassurance restreinte pourrait bien vite apparaître comme un frein, si la connaissance du risque ne progresse pas dans les années qui viennent ».
Expositions silencieuses
Dans son rapport « Assurer le risque cyber » paru en janvier 2018, le Club des juristes préconisait alors d’élaborer des scénarii de catastrophes cyber et de renforcer la coopération entre les marchés de l’assurance et de la réassurance avec l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information).
Si les réassureurs ne se bousculent pas sur ce marché, c’est aussi parce que le risque cyber, encore peu connu, n’en est pas moins explosif... Son caractère systémique le rend complexe à modéliser et à tarifer. En effet, Scor note que l’interconnectivité des systèmes, l’utilisation de logiciels ou de matériels standards, ou encore l’externalisation des services informatiques créent des facteurs de propagation d’attaques et de catastrophes cyber à l’échelle mondiale.
Autre problématique qui donne du fil à retordre autant aux assureurs qu’aux réassureurs : les expositions dites « silencieuses ». Certains cyber-risques peuvent en effet relever des contrats responsabilité civile ou dommages, ce qui empêche les assureurs et par répercussion les réassureurs, de connaître précisément leur exposition aux risques cyber.
« Le risque Cyber est déjà présent, de manière silencieuse, dans les polices de responsabilités et de dommages notamment lorsque ce risque n’est pas exclu formellement des polices d’assurances. Ces couvertures silencieuses ne sont généralement pas identifiées, ni tarifées par les assureurs », précise Michel Elbilia, responsable de marché réassurance chez Covéa.
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_cta h2="CCR Re" h4="Des experts sur qui compter"]CCR Re est un acteur à taille humaine qui a une approche sélective de ses partenaires afin de leur offrir une relation sur le long terme. La sécurité de l’offre globale de réassurance de CCR Re est confortée par la stabilité de sa politique et de ses équipes.- Réassurances dommages accidents et transports
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