Marché / Indicateurs : La poussée de la bancassurance met à mal les assureurs traditionnels
La dernière analyse du cabinet Facts & Figures sur la croissance et la rentabilité des groupes d'assurance français montre que la montée en puissance de la bancassurance pèse sur le marché traditionnel et ses réseaux. Autre fait marquant, F&F anticipe une hausse des tarifs « nécessaires » en assurance dommages pour 2012, afin que les compagnies équilibrent leurs résultats.
Dans son benchmark 2011 « croissance et rentabilité des groupes d'assurance en France », le cabinet de conseil Facts & Figures a dressé une analyse complète de la compétitivité des sociétés relevant du Code des Assurances à partir des comptes arrêtés fin 2009.
Selon F&F, qui mesure l'activité des groupe d'assurance par le biais du PNA (Produit Net d'Assurance*), le marché de l'assurance est stable depuis 5/6 ans. Pourtant, l'analyse du cabinet met en exergue une « surperformance » de la bancassurance sur l'année 2009 (36% de parts de marché de l'assurance), qui vient concurrencer fortement les assureurs classiques. « La bancassurance vend du prix, sait vendre et ne vend pas cher », affirme Cyrille Chartier-Kastler, président et fondateur du cabinet Facts & Figures.
En terme de chiffre d'affaires, on trouve pas moins de quatre bancassureurs parmi les 10 premiers groupes d'assurance en France. La bancassurance enregistre également un niveau moyen de ROE (Return On Equity = Résultat Net / Capitaux Propres) supérieur à la moyenne du marché. Cette montée en puissance commence « à faire mal », comme l'explique Cyrille Chartier-Kastler dans l'extrait vidéo ci-dessous.
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Un réseau plus performant
Facts & Figures souligne également la compétitivité accrue des réseaux de bancassurance dont les conseillers et vendeurs sont plus à l'aise avec la distribution de produits d'épargne par exemple. Selon le cabinet, la bancassurance occupe 53% du marché de l'assurance-vie et grappille des affaires nouvelles en IARD (12,5% de part de marché). F&F déplore également des structures de coût trop élevées chez certains opérateurs (campagnes de publicité trop coûteuses par exemple) dont les réseaux de distributions ne sont plus assez compétitifs.
Selon F&F, les partenariats peuvent être de bons relais de croissance et de rentabilité pour l'activité des groupes d'assurance qui n'ont pas accès aux réseaux bancaires. Les activités à risques en assurance de personnes apparaissent aussi comme une solution rentable pour l'avenir, mais qui n'existera plus « dans les 3 à 5 prochaines années ».
Une hausse de tarifs « nécessaires » pour 2012
Le chiffre d'affaires des groupes d'assurances est en baisse sur la période 2008-2009, à cause notamment d'une chute de l'activité construction. Selon Facts & Figures, les compagnies ont également enregistré une baisse de leur résultat net en dommages, même si les risques professionnels et les risques d'entreprises ont aidé à renforcer la croissance et la rentabilité de certaines enseignes.
Partant de ce constat, Facts & Figures explique que la poursuite des hausses de tarifs (amorcée en 2011) est « nécessaire » pour « dégager des résultats techniques corrects en dommages de particuliers ». Ainsi, Cyrille Chartier-Kastler anticipe pour 2012 de nouvelles augmentations de tarifs : +3% en automobile, +5 à +7% en MRH, +5% en santé et enfin +8 à +10% en assurances collectives.
*PNA = 100% CA des activités à risque + 2,50% du CA d'épargne Vie + 1,40% des encours d'épargne Vie
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