Métavers : Plongée dans l'agence virtuelle Axa de François Pannecoucke
REPORTAGE - François Pannecoucke, agent général Axa à Bully-les-Mines (Pas-de-Calais), nous a ouvert les portes de son agence virtuelle, dans le métavers. Suivez le guide.
Pour la première fois, la rédaction de News Assurances Pro est partie en reportage sans quitter son bureau. Et pour cause, la destination est une url. Celle qui mène à l'agence virtuelle de François Pannecoucke, agent général Axa à Bully-les-Mines, localisée sur la plateforme Gather. Avant d'arriver à destination, il faut passer par la case avatar. Coupe de cheveux, accessoires, vêtements... le personnage est créé en quelques secondes.
Choisir son avatar
Nous voilà donc propulsés dans le métavers. Le design de l'agence fait immédiatement penser à un jeu vidéo du milieu des années 90, type Zelda ou Secret of Evermore pour les plus connaisseurs. L'agence est en effet représentée en 2 dimensions. Nous sommes assez loin des graphismes de Second Life, ce jeu du début des années 2000 qui avait marqué les balbutiements d'un métavers qui ne disait pas encore son nom.
[caption id="attachment_1505532" align="aligncenter" width="912"] Choisir son avatar, tout un art pour certains.[/caption]Le déplacement du personnage est fluide grâce aux flèches du clavier de l'ordinateur. A l'entrée, nous sommes accueillis par François Pannecoucke. Il nous explique la genèse de son agence virtuelle, la première pour le réseau Axa. « Je suis cofondateur et administrateur de No-code France (une association qui œuvre à la diffusion et à la promotion de la technologie sans code, ndlr), souligne-t-il. Nous disposions déjà de bureaux virtuels pour l'association. Et parfois, nos discussions dérivaient sur des sujets assurance. Mais ce n'étaient pas mes propres bureaux. J'ai donc décidé de créer mon agence virtuelle pour m'adresser à la communauté no-code en tant qu'assureur ». A droite de l'agence de François Pannecoucke, il existe en effet « un portail de téléportation » qui mène directement aux bureaux de No-code France.
Pas qu'une simple reproduction des bureaux
Gamer, programmateur et, disons-le, geek, l'agent Axa nous fait visiter son bureau. A l'entrée se trouve un bar. Il permet à plusieurs personnes de se connecter pour partager un moment de convivialité. Au fond se situe le bureau d'Antoine Marquilly, conseiller particuliers et pro. Le bureau adjacent est celui d'Audrey Pannecoucke, responsable d'agence. Il jouxte celui de son mari, François Pannecoucke. Enfin, Jordan Gosselin, conseiller particuliers dispose, lui aussi, de son espace. A l'entrée de chaque bureau se trouve un agenda interactif qui permet aux clients de prendre rendez-vous avec un conseiller si ce dernier est pris.
« Nous avons reproduit l'agence à l'échelle. Mais plusieurs collaborateurs m'ont reproché que ce soit trop proche des locaux existants, s'amuse François Pannecoucke. Nous avons donc glissé quelques easter eggs qui permettent par exemple de faire des réunions sur une plage virtuelle. Il arrive que les clients trouvent nos passages secrets ». Des clients dont le profil est très varié. « Je dirai que leur point commun à tous est la curiosité. Mais ce ne sont pas nécessairement des geeks. Je me rappelle par exemple d'un client de 72 ans à qui j’ai proposé la visite. Nous avons commencé notre visio et au bout de quelques minutes il s'est arrêté. Il a pris son téléphone pour appeler son fils et le taquiner sur le fait qu'il faisait un rendez-vous avec son assureur dans le métavers, se remémore François Pannecoucke. Cela génère des échanges qui n'existaient pas avant ».
Paris-New York en quelques clics
Depuis l'ouverture de son agence virtuelle au mois de mars dernier, le meta-agent a réalisé une petite dizaine de contrats. Mais il assure : « Je ne suis pas attentif aux volumes. Il faut le voir comme une sorte de Doctolib. La méta-agence répond à de nouveaux besoins. J'ai par exemple un client à New York que je ne vois jamais. Avec le metavers, il peut venir dans mon agence ».
Le jour de notre reportage, ça grouille dans l'agence de François Pannecoucke. Axa France a organisé un événement avec sa filiale dédiée à la protection juridique, Juridica. Plusieurs juristes sont présents pour répondre aux questions des membres de l'association No-code France. Nous rejoignons Nathalie Aubonnet, directrice générale de Juridica, installée dans le bureau d'Antoine Marquilly. « L'objectif de cette expérience est de découvrir le métavers. Mais aussi de faire de la prévention juridique à l'attention de la population de freelances qui forment l'association No-code France. Nos juristes, en rendez-vous avec eux, vont par exemple les guider sur la rédaction de leurs contrats de prestations de services », pointe-t-elle.
« Mon avatar ressemble un peu à un personnage de Final Fantasy VII »
Cinq juristes, volontaires, sont présents pour conseiller les No-codeurs. « Ça nous change de l'activité téléphonique. Cela rend la relation plus humaine parce que l'on peut mettre un visage sur les personnes que nous conseillons », apprécie Guillaume Delille, juriste pour Juridica. Féru de jeux vidéo, ce dernier a pris le temps de confectionner son avatar. « Il ressemble un peu à un personnage de Final Fantasy VII auquel je jouais », rigole-t-il.
Démystifier la PJ
Pour Rania Ben Brahim, également juriste, le choix de l'avatar est tout autre. « J'avais envie d'être blonde », plaisante-t-elle. Cette dernière sort tout juste d'un rendez-vous avec une cliente. « J'ai passé près de 35 minutes avec elle sur les mentions légales et les conditions générales. C'est intéressant parce que la vidéo nous permet de voir les réactions des clients et d'adapter notre conseil », indique la juriste de Juridica.
Pour la directrice générale de Juridica, le métavers offre la possibilité de démystifier le droit. « C'est une matière perçue comme sérieuse et même ardue. Avec le métavers, nous y ajoutons une couche de gaming », souligne Nathalie Aubonnet. Durant la matinée, les juristes volontaires auront réalisé une dizaine de rendez-vous. Une paille parmi les 300.000 appels par an que reçoit la plateforme de protection juridique. Mais l'essentiel est ailleurs. L'expérience a été appréciée.
Il reste toutefois quelques sujets cruciaux pour faire du metavers un vrai canal supplémentaire. Le principal est celui de la sécurité. « Nous devons avoir le même degré de confidentialité sur les échanges de données que par d'autres canaux », affirme Nathalie Aubonnet. « Ce qui est certain, c'est que la plateforme ne stocke pas les conversations », indique François Pannecoucke.
Il est 12h30, un dernier passage par le bar virtuel pour saluer tout le monde avant de quitter le monde virtuel et rejoindre la réalité.
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