Mutuelles : L’UNMI détaille ses ambitions de développement rentable

mercredi 4 octobre 2023
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Le groupe UNMI s’est fixé comme objectif d’atteindre 96M d’euros de chiffre d’affaires à horizon 2026.

Le groupe UNMI est composé d’une union de groupe mutualiste dénommée UNMI et d’une mutuelle, UNMI’Mut. En 2022, le groupe a réalisé 76,3M d’euros de chiffre d’affaires. En 2023, son activité devrait avoisiner les 79,4M d’euros. Et son objectif est d’atteindre 96M de CA en 2026.

Loredana Maïer, sa directrice générale, détaille son nouveau plan stratégique baptisé Équilibre 2026, qui fait suite à Horizon 2023. Le nouveau plan repose sur trois objectifs majeurs : affiner le pilotage technique, adapter le développement, notamment lors du renouvellement des offres en prévoyance individuelle. Et enfin, troisième axe, affirmer davantage l’identité mutualiste.

De fortes ambitions via le courtage

« L'objectif de développement adapté » repose majoritairement sur UNMI’Mut. Cette mutuelle de livre 2 a été créée en 2019 afin de diversifier les canaux de distribution du groupe.

UNMI’Mut a réalisé 15,6M d’euros de chiffre d’affaires en 2022, grâce au développement avec le courtage. La mutuelle travaille de concert avec de nombreux courtiers grossistes comme Magnolia (assurance obsèques), Zenioo, Looma Assurances ou encore des insurtech comme Seyna.

D’ici 2026, UNMI’Mut a prévu un plan de croissance organique grâce à de nouveaux partenariats avec des courtiers, mais également grâce à des opérations de croissance externe. D'ici la fin de l'année, UNMI’Mut a prévu d'absorber la Mutuelle EPC (Entraide, Photo, Ciné). Créée en 1934, cette mutuelle couvrait historiquement les salariés de Kodak en France. Aujourd’hui, elle a un portefeuille essentiellement composé de retraités. La Mutuelle EPC réalise environ 5M de chiffre d’affaires. « Nous ne sommes pas actifs sur la croissance externe, mais nous restons à l’écoute des mutuelles qui nous sollicitent », précise Loredana Maïer.

Développer la prévoyance au sein des mutuelles

Par ailleurs, l’union de mutuelles poursuit son objectif premier qui était de fournir des contrats prévoyance et des solutions de réassurance à ses membres. « Le taux d’équipement en prévoyance des adhérents de nos mutuelles est de 5% en moyenne. Nous avons donc de la marge de développement au sein de nos mutuelles », explique Loredana Maïer.

L’UNMI est aujourd’hui composée d’une soixantaine de membres. L’Union a vu partir une dizaine de mutuelles adhérentes à la Fnim en 2022. Ce départ fait suite à la fin du dispositif ACS (aide au paiement d’une complémentaire santé). En effet, l’UNMI était l’assureur de Proxime Santé, une des offres référencées ACS. Les mutuelles qui avaient rejoint l’UNMI dans le cadre de ce projet pour distribuer l’offre ACS ont quitté l’union avec l’extinction du dispositif. L’ACS a été remplacé par la complémentaire santé solidaire (CSS) dont le risque est porté par l’Assurance maladie.

Aller au-delà du redressement tarifaire

Traditionnellement positionnée sur la prévoyance, UNMI’Mut a démarré le développement en santé individuelle en 2022 avec des offres commercialisées via le courtage. En cette fin d’année 2023, chahutée par des transferts de charges, par l’augmentation de l’absentéisme et de la consommation médicale, l’UNMI, comme l’ensemble du secteur, doit faire passer des majorations importantes.

Le groupe mutualiste prévoit un taux directeur à deux chiffres en santé individuelle (entre 10 et 12%). « La prévoyance était traditionnellement épargnée des majorations tarifaires annuelles. Ce n’est plus le cas. Nous nous retrouvons avec une activité de prévoyance collective déficitaire. Depuis 2-3 ans, il est nécessaire de redresser les régimes. Nous sommes à un taux directeur de 5% pour 2024, en phase avec le marché. Les augmentations vont devenir plus récurrentes en prévoyance », considère Loredana Maïer.

Pour la directrice générale, les mutuelles ne peuvent pas se contenter d’appliquer des majorations. « Il faut revoir les offres, faire des analyses techniques très fines des contrats, tenir compte des franchises, des délais de carence, de son exposition territoriale, afin d’aller chercher de la marge technique tout en restant concurrentiels, considère-t-elle. Tous nos nouveaux contrats visent un objectif de rentabilité à horizon 2 ans, avec un pilotage réactif ».

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