La direction de Matmut et quatre organisations syndicales ont signé un accord sur la revalorisation des salaires qui fait la part belle à l’augmentation générale.
L’accord sur la négociation annuelle obligatoire (NAO) a été signé par quatre organisations syndicales représentatives (CFDT, CFE-CGC, CGT et CFTC). FO s'est abstenue. Ses dispositions entreront en vigueur le 1er avril 2023.
Les collaborateurs avec un salaire annuel inférieur à 35.000 euros vont bénéficier d’une augmentation générale de 5%. Les autres avec un salaire supérieur à 35.000 euros obtiennent une revalorisation de 3,5% plafonnée à 3.500 euros. En revanche, ces augmentations générales sont réservées aux salariés avec au moins 9 mois d’ancienneté dans l’entreprise.
Par ailleurs, l’accord prévoit une enveloppe de 0,6% de la masse salariale pour des augmentations individuelles. La mutuelle d’assurance va également verser une prime de partage de la valeur de 500 euros pour les collaborateurs avec un salaire annuel égal ou inférieur à 40.000 euros, sans condition d’ancienneté et au prorata du temps de travail et du temps de présence dans l'entreprise au cours des 12 derniers mois. Environ 40% des collaborateurs de l’entreprise vont en bénéficier.
Congé anniversaire reconduit
L’accord NAO prévoit pas ailleurs d’autres avantages. La Matmut reconduit le congé anniversaire de 20 jours pour les salariés avec 40 ans d’ancienneté dans l’entreprise. Tout comme le forfait mobilité durable, qui peut aller jusqu'à 500 euros.
Les organisations syndicales ont donné leur soutien à ces mesures de revalorisation. En revanche, "la demande de la CFE-CGC d’introduire une clause de revoyure n’a pas été entendue par la direction. Avec les autres organisations syndicales, nous étions également hostiles à introduire une condition d’ancienneté sur les mesures d'augmentation générale, mais nous n'avons pas obtenu gain de cause", déclare Frédéric Poichet, représentant CFE-CGC.
"Cet accord a été négocié en inter-syndicale, une première à La Matmut. Nous sommes satisfaits de l'intersyndicale parce que cela nous a permis d'obtenir des taux de revalorisation plus élevés que si on avait négocié individuellement. Afin de favoriser les plus bas salaires, nous aurions préféré un accord à trois tranches sur les augmentations générales, avec un plancher par tranche, mais ni la direction ni l'intersyndicale n'ont pas souhaité cette solution et nous avons donc fait des concessions", commente Éric Gogolewski, représentant CFTC.
"La CFDT a soutenu cet accord parce que, compte tenu de l'inflation galopante, nous avons souhaité préserver le pouvoir d'achat de nos collègues et plus particulièrement des plus bas salaires. Cependant, une partie des collaborateurs ne verront pas leur pouvoir d'achat préservé. Il va falloir donc que l'année prochaine on travaille pour réequilibrer les choses", déclare Pierrette Legendre, déléguée CFDT.
Le texte compte également avec le soutien de la CGT, organisation syndicale qui avait décidé de ne pas soutenir l'accord NAO de 2022. "Contrairement à l'an dernier, la qualité de l'enveloppe nous a fait pencher en faveur de la signature mais nous sommes très partagés parce que la construction de l'accord entraîne un vrai clivage entre plusieurs catégories de salariés. L'accord contient trois leviers de discrimination : la condition d'ancienneté requise pour les augmentations générales, le seuil de 35.000 euros avec deux tranches pour les revalorisation collectives et celui de 40.000 euros pour la PPV", commente Ludovic Barroin, représentant CGT.
Lors de la précédente NAO de 2022, les syndicats et la direction s’étaient accordés sur une augmentation générale de 2,1%, un budget pour les augmentations individuelles de 0,6% et une prime exceptionnelle pour le pouvoir d’achat de 700 euros pour tous les collaborateurs.
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