Ostréiculture : Les compagnies n'assurent pas

mardi 6 août 2013
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La filière ostréicole subit de plein fouet l'attaque de la bactérie tueuse vibrio aestuarianus. Problème, aucune compagnie d'assurance ne couvre le risque mortalité des cultures d'huîtres.

Les compagnies d'assurance ne se mouillent pas quand il s'agit d'ostréiculture. En effet, elles sont très peu dans le secteur à s'être mises sur le marché puisque les deux principaux assureurs des ostréiculteurs sont Groupama et Crédit Agricole Assurances (Pacifica).

Le risque de mortalité ostréicole trop élevé pour les assureurs

L'ostréiculture est malheureusement au cœur de l’actualité en cet été 2013. Toute la filière est actuellement touchée par les ravages de la bactérie vibrio aestuarianus. Cette bactérie tueuse a décimé les huîtres marchandes de la Normandie à la Méditerranée. Le taux de mortalité sur certains lots est de 65%. Un désastre pour les professionnels qui se retrouvent démunis face à ce fléau.

En effet, l'assurance ostréiculture ne comprend pas de garanties "mortalité" ou "vol". Un agent général Groupama situé près de La Rochelle témoigne. "Cela fait dix ans que nous (agents généraux, ndlr) demandons à notre entreprise de créer des garanties mortalité et vol. L'assurance ostréiculture est très difficile à vendre sans ces couvertures. Évidemment ces garanties ne seront jamais mises en place car elles seront trop coûteuses. Le risque est trop gros."

Une profession boudée par le secteur

D'une part les ostréiculteurs ne sont pas couverts en cas de mortalité de leur culture et d'autre part, ils paient très cher une assurance ostréiculture qui les couvre a minima : responsabilité civile, MRH pour leur cabane de pêche et couverture bateau pour leur chaland. "Pour qu'une petite entreprise ostréicole s'assure au minimum, il lui en coûtera 4.000 euros par an", poursuit l'agent général.

Une compagnie d'assurance spécialisée dans l'aquaculture et située dans les Landes explique : "Les assureurs ne veulent pas se mettre sur le secteur de l'ostréiculture. Ils assurent le minimum et ne se soucient pas du reste. Comme c'est une activité qu'ils ne jugent pas rentable, ils ne s'en préoccupent pas. Tant qu'il n'y aura pas de précautions sanitaires sur les huîtres, tout le monde va rechigner à aller sur ce secteur. Cela fait 4-5 ans que les maladies sur les huîtres sont incontrôlables".

Conséquences ? "Nos portefeuilles se vident de plus en plus. Nous avons du mal à vendre cette assurance et les jeunes ne veulent plus se lancer dans le métier", conclut l'agent général Groupama.

Crédit Photo : Flick common creative / dalbera

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