Perspectives 2018 : Stables en non-vie et négatives en vie selon Fitch
Dans une note de perspectives, Fitch Ratings dresse le portrait des branches non-vie et vie sur le marché français pour 2018. Les tendances diffèrent entre les deux segments de marché.
Les perspectives pour le secteur non-vie s'améliorent selon Fitch qui passe la branche de négative à stable pour 2018, sous l'effet, notamment, d'une politique de revalorisation tarifaire en auto, habitation et santé. Jusqu'ici, les annonces vont en effet plutôt dans le sens d'une hausse des cotisations. Selon l'agence de notation, les effets de la Loi Hamon demeure par ailleurs sous contrôle. « La loi Hamon n'a ni augmenté le turnover des portefeuilles, ni réduit les marges dans les proportions anticipées par Fitch, malgré une légère augmentation des résiliations anticipées. Fitch estime que ce faible turnover résulte de la satisfaction générale des clients vis-à-vis de leurs conditions actuelles de contrat d'assurance et de gestion », lit-on dans la note de l'agence. Ces éléments devraient conduire à un retour du ratio combiné sous la barre des 100%.
S'ajoute à ces éléments, une année moins rude en matière de catastrophes naturelles, malgré les événements climatiques du mois de septembre, mais dont la majeure partie du coût est prise en charge par la CCR.
En vie, les perspectives sont en revanche négatives. Deuxième place européenne sur ce segment derrière le Royaume-Uni, la France souffre d'une trope forte prééminence des contrats en euros, environ 85% des provisions techniques à la fin de l'année 2016. L'agence de notation s'attend à ce que la rentabilité des assureurs reste sous contrainte en 2018 en raison des taux bas.
Fitch estime par ailleurs que la réforme de la fiscalité de l'assurance vie, la flat-tax, crée une incertitude à court et moyen terme, car « elle modifie un système bien connu et historique établi en France. […] Elle pourrait rendre le comportement des souscripteurs plus imprévisible en matière de retrait, le bénéfice du précédent régime pour les contrats de plus de 8 ans n'existant plus ».
Enfin, selon l'agence de notation, le secteur de la mutualité devrait continuer à se consolider. « Les petites et moyennes mutuelles sont les plus vulnérables aux conditions de marché de plus en plus compétitive ». Leur nombre a diminué de 10% en 2017.
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