Perte d’autonomie : Le gouvernement lance une stratégie de prévention

jeudi 16 janvier 2020
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VIDÉO - Le gouvernement annonce une stratégie de prévention sur la perte d’autonomie et le grand âge, en amont du projet de loi qui ne verra le jour qu’au deuxième semestre de 2020.

Le projet de loi sur l’autonomie et le grand âge était initialement prévu pour fin 2019, après la remise des rapports Libault et El Khomri. « L’année 2020 sera bien l’année de notre réforme du grand âge », a annoncé Agnès Buzyn. Les contours de ce projet de loi seront concertés au premier semestre de cette année. « Nous travaillons d’arrache-pied dans ce sens », a indiqué la ministre.

Pour faire patienter, le gouvernement s’attaque à la prévention de la perte d’autonomie, « un sujet qui ne nécessite pas la loi ». Pour la ministre, « la longévité en bonne santé ne doit pas être réservée aux plus aisés de nos concitoyens ». Elle souhaite « travailler à la construction d’un indicateur d’espérance de vie en bonne santé plus solide, plus scientifique pour avoir, dans l’avenir, une référence d’objectif commun ».

Le détail de la stratégie de prévention sur la perte d’autonomie se concentre sur trois moments de vie : Les 40 ans, le passage à la retraite et les 70 ans :

Prévention à 40-45 ans

Santé publique France lancera fin 2020 une application sur la santé dénommée « avancer en âge en bonne santé » à destination des personnes de 40-45 ans. L’objectif est de faire la promotion d’un mode de vie sain. L’application permettra d’auto-évaluer ses besoins et offrira des conseils personnalisés.

Prévention lors du passage à la retraite

Le rendez-vous de prévention lors du passage à la retraite sera étendu. Le gouvernement a prévu de réaliser 200.000 RDV de prévention par an d’ici 2022, à destination notamment des personnes éloignées du système de santé. Aujourd’hui, la Cnam réalise déjà 65.000 examens de prévention par an, dont 11.000 à destination des personnes retraités. L’objectif est de généraliser ces RDV de prévention basés sur l’évaluation des 5 grandes capacités de la personne : la mobilité, la nutrition, les fonctions sensorielles, l’état psycho-social et la cognition. La promotion de ces rendez-vous de prévention sera faite par la CNAV, la CCMS, l’AGIRC-ARRCO et la CCMSA.

Prévention après 70 ans

Un programme de dépistage des fragilités sera lancé sur la période 2020-2022 à destination des personnes de 70 ans, selon la démarche ICOPE conçue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La première expérimentation aura lieu en Occitanie, pilotée par le gérontopôle de Toulouse. Ce dépistage se fait via une application numérique qui guide le professionnel dans le dépistage de plusieurs fragilités. Le dépistage peut être mené par un professionnel de santé mais également par d’autres personnes préalablement formées, comme des agents de La Poste.

Enfin, la ministre a encouragé les solutions pour combattre l’isolement, menées notamment par La Poste. « Je soutiendrai tous les projets destinés à lutter contre la solitude de nos aînés dans les territoires ruraux comme dans les zones urbaines », a déclaré Agnès Buzyn.

Par ailleurs, la ministre souhaite atteindre l’objectif « zéro passage par les urgences » pour les personnes âgées dépendantes d’ici 5 ans. Pour y arriver, elle va organiser des admissions directes en service hospitalier depuis le domicile ou depuis l’EHPAD.

La ministre a également annoncé l’introduction de critères de prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées dans la certification des établissements de santé dès 2020 et, en 2021, dans le système de tarification.

Agnès Buzyn a également annoncé la création d’un programme national de recherche qui associera la recherche fondamentale sur les mécanismes du vieillissement, la recherche technologique, la médecine connectée…

Remplacer les baignoires

Enfin le ministre chargé de la ville et du logement Julien Denormandie a annoncé plusieurs mesures pour adapter l’habitat aux enjeux du vieillissement. Une enveloppe d’un milliard d’euros sera consacrée à transformer 200.000 salles de bain en offrant une subvention de 5.000 euros via des associations comme Action Logement.

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