Pertes d’exploitation : L’Eiopa dévoile ses propositions de couverture
L’Eiopa vient de rendre un document de travail où elle formule plusieurs propositions visant à améliorer l'assurabilité des pertes d'exploitation en cas de pandémie. Parmi elles, la prévention tient une place prépondérante.
Après des premiers travaux de réflexions menés en juillet 2020, l’Eiopa vient de livrer un document de travail dans lequel elle formule plusieurs propositions visant à améliorer les conséquences de l’interruption d’activité dans un contexte pandémique.
L’Autorité européenne y analyse notamment les options relatives au transfert des risques sur les marchés de capitaux ou aux solutions multi-périls dédiées aux risques systémiques. L’Eiopa aborde également les questions relatives à la modélisation et aux déclencheurs de réclamations durant ces périodes de crises pandémiques.
Prévention
« La prévention apparait comme un élément central parmi les solutions de résilience partagées », Gabriel Bernardino, le président de l'Eiopa, dans une lettre envoyée à Mairead McGuinness, la commissaire en charge des services financiers, de la stabilité financière et de l’union des marchés des capitaux de la Commission européenne. « Les assureurs peuvent jouer un rôle important dans la promotion des mesures de prévention afin de réduire les pertes des entreprises. Montrer le coût réel du risque à travers une tarification basée sur son analyse, ainsi que l'amélioration de la clarté de la portée de la couverture peut contribuer à inciter les assurés à investir dans la prévention », ajoute ce dernier.
Dans son document de travail, l'Autorité européenne explique notamment que la prévention peut être soutenue par des « incitations réglementaires », ainsi que par des « initiatives public-privé de partage de données » qui peuvent in fine réduire l'aléa moral et améliorer l'assurabilité du risque. « En outre, des paramètres objectifs et pertinents permettant de déclencher des réclamations pourraient contrer l'aléa moral pour les assurés, les assureurs et les pouvoirs publics, ainsi que limiter le risque de base pour les investisseurs », indique également l’Autorité qui fait référence déclencheurs paramétriques de réclamation.
Marchés de capitaux
Afin de renforcer la capacité des entreprises à supporter le risque d’interruption d’activité au-delà des mécanismes d’assurance traditionnels, « les marchés des capitaux peuvent constituer une couche supplémentaire de transfert et de diversification des risques », explique ensuite dans sa note l’Eiopa qui fait référence aux solutions Alternative Risk Transfer (ART) déjà proposées par de nombreux acteurs sur le marché. « En l'absence de réassurance suffisante et de capacités abordables, il y a un rôle potentiel pour les mécanismes ART qui utilisent les marchés financiers », poursuit l’autorité qui met également en avant les ILS qui « fournissent un capital conditionnel supplémentaire aux (ré)assureurs en cas de pertes ».
Enfin, à travers ses 119 recommandations, l’instance pointe l’intérêt de pouvoir réduire ce type de risques globaux grâce à des pools multi-périls qui « peuvent offrir des opportunités pour faire face au risque systémique des événements à venir. Alors que des programmes spécifiques liés à la pandémie sont discutés actuellement, la possibilité d'introduire des pools multi-périls axés sur l'anticipation devrait être envisagée à l'avenir. Cela pourrait soutenir le développement de mesures de prévention communes, ainsi que réduire le coût de solutions distinctes contre les risques », conclut l’Eiopa.
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