Le feuilleton judiciaire opposant Scor et Covéa se poursuit après la plainte déposée par le groupe mutualiste auprès du parquet national financier contre Denis Kessler. Le réassureur réagit.
Scor n'aura pas tardé à réagir à la communication de Covéa. Dans un communiqué, le groupe mutualiste annonçait ainsi avoir porté plainte contre le PDG du réassureur auprès du parquet national financier. Dans le détail, les faits reprochés, commis entre septembre 2018 et janvier 2019, visent d’une part le « rachat massif » par Scor d’environ 4,6 millions de ses propres actions, pour un montant total de 195 millions d’euros "ayant permis de gonfler artificiellement son cours de Bourse et entraîné un surcoût pour Scor de 31 millions d’euros", précise le communiqué.
D’autre part, est également visé « l’engagement de près de 16 millions d’euros de frais de conseils pour prétendument contrer une tentative de prise de contrôle de Scor par Covéa alors même que Covéa avait retiré sa proposition par ailleurs amicale dès le 4 septembre 2018 », est-il ajouté.
Également par voie de communiqué, Scor « s'interroge sur les raisons qui conduisent Covéa à déposer cette plainte plus de deux ans après sa connaissance des faits qu'elle prétend dénoncer ». Sur l'accusation de manipulation de son cours de bourse, le réassureur affirme que le programme de rachat d'actions « à hauteur de 200 millions d’euros sur deux ans, avait été annoncé par Scor au marché le 27 juillet 2017, époque à laquelle Monsieur Thierry Derez était encore administrateur de Scor, soit plus d’un an avant la tentative de prise de contrôle. Il est donc parfaitement infondé et trompeur de vouloir laisser entendre qu’il a été lancé en réaction à l’offre de Covéa ». Et le groupe dirigé par Denis Kessler de pointer le fait que ce sont les différents communiqués de presse de Covéa évoquant alors son intérêt pour l'acquisition de Scor qui « ont engendré une forte hausse de son cours de bourse ».
« Cette plainte semble avoir manifestement pour seul et unique objectif de détourner l'attention des graves fautes commises par Monsieur Thierry Derez et Covéa dans la préparation et la mise en œuvre du projet non sollicité de prise de contrôle de Scor par Covéa en 2018 », écrit le réassureur.
Cette plainte est une nouvelle étape dans la guerre judiciaire qui oppose les deux groupes alors que les 5 et 6 juillet prochains doit se tenir un procès en pénal devant le Tribunal correctionnel de Paris à l'encontre de Thierry Derez et Covéa respectivement pour les délits d'abus de confiance et de recel d'abus de confiance.
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