PLFSS 2024 : L’Ondam n’est pas réaliste selon la Mutualité Française
La Mutualité Française considère que les moyens alloués au système de santé dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2024) « sont insuffisants ».
Dans la foulée de l’Unocam, la Mutualité Française réagit au projet de budget de la Sécu pour 2024. La fédération mutualiste ne cache pas sa déception notamment sur l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) de 3,2% hors crise, qui reste « en deçà de l’inflation et semble une nouvelle fois être sous-évalué au regard d’absence de financements prévus sur des besoins et réalités d’ores et déjà connues notamment à l’hôpital ».
Pour la Mutualité Française, l'enveloppe n'est pas bien calibrée. La fédération rappelle qu'il a fallu rallonger le budget de 1,4 point pour l'année 2023. De plus, l’enveloppe prévue pour les soins de ville (+3,5% en 2024) n’est pas réaliste, dans un contexte d’augmentation des dépenses de ville. Et la Mutualité de rappeler que « les négociations conventionnelles avec les médecins vont se rouvrir pour revaloriser les rémunérations ».
Face à l'augmentation des dépenses, les mutuelles considèrent nécessaire de trouver des « cotisations supplémentaires », qu’elles soient « sociales, fiscales ou mutualisées ». La fédération remet sur la table sa proposition de retourner à la compensation intégrale et systématique des exonérations de cotisations sociales.
Assurer la pérennité du système
« Nous regrettons ce nouveau rendez-vous manqué et la faible ambition de ce projet de loi, avec un Ondam qui n’est pas réaliste. Nous devons regarder les choses en face si nous voulons assurer la pérennité de notre système de protections sociales : des moyens supplémentaires doivent être dégagés pour répondre aux enjeux d’accès aux soins, de prévention ou encore d’autonomie », déclare Eric Chenut, président de la Mutualité Française, dans un communiqué.
La Mutualité prête à dialoguer
Parmi les mesures prévues dans le projet de budget, la Mutualité salue les premières étapes en matière de prévention et la généralisation d’expérimentations issues de l’article 51.
Cependant, la fédération s’inquiète de la suspension des indemnités journalières basée sur le rapport des médecins contrôleurs délégués par l'employeur. Les mutualistes pointent également « le sous-financement entretenu de la 5ème branche ».
« Nous accueillons favorablement l’ouverture faite par le ministre de la Santé et de la Prévention, d’enclencher un dialogue constructif et nous souhaitons être entendus comme partenaire aux cotés de l’Assurance Maladie en matière de gestion du risque, pour garantir la soutenabilité du financement de notre protection sociale à moyen et long terme » déclare Eric Chenut.
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