Présidentielle : L’Institut Montaigne chiffre les propositions sur la retraite

mercredi 23 mars 2022
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L'Institut Montaigne décrypte les propositions des candidats sur la retraite. Selon le think tank, le recul de l'âge de la retraite à 65 ans permettrait une économie de plus de 7Mds d'euros par an en 2027.

Les questions sur la retraite demeurent un sujet central pour la prochaine élection présidentielle. Dans ce contexte l’Institut Montaigne publie le 21 mars 2022, une analyse chiffrée des propositions de 7 des 12 candidats en lice pour la présidence française.

Sur ce terrain, certains points dominent le débat public. L’âge de départ à la retraite, l’indexation des pensions sur l’inflation, le rehaussement du minimum vieillesse... les propositions pleuvent. En revanche, sont-elles crédibles et combien coûtent-elles ?

Pour un recul de l’âge de la retraite, cap sur la droite

Sur le recul de l’âge de départ à la retraite, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Éric Zemmour s’accordent. Le président sortant et la candidate des Républicains planchent sur 65 ans avec des exceptions pour les métiers pénibles. Le candidat du parti de la Reconquête!, suggère quant à lui de repousser progressivement l’âge de départ à 64 ans.

Le programme d’Emmanuel Macron prévoit également une revalorisation des retraites les plus modestes à 1.100 euros. La mise en oeuvre passerait par une revalorisation importante du minimum contributif, permettant un minimum de retraite pour une carrière complète. Une telle réforme permettrait d’économiser environ 7,7Mds d'euros par an à l’horizon 2027, selon l’Institut Montaigne.

L’économie réalisée par les ambitions de Valérie Pécresse avoisine le montant affiché par l’actuel président, soit 7,5Mds d’euros à horizon égal. Elle souhaite notamment une revalorisation des retraites les plus modestes au niveau du Smic net par une revalorisation importante du minimum contributif.

Éric Zemmour envisage d’aligner les différents régimes entre public et privé, avec un système de "bonus-malus" pour éviter les licenciements des seniors. L’économie pour cette réforme se chiffre à 10,7Mds d’euros par an à partir de 2030.

« À noter que le Conseil d’Orientation des Retraites estime qu’en 2030, l’âge moyen conjoncturel de départ sera déjà proche de 63,5 ans toutes choses égales par ailleurs, en raison de la hausse de la durée d’assurance requise pour le taux plein et du report de l’âge d’annulation de la décote (de 65 à 67 ans), conjuguée avec des entrées plus tardives sur le marché du travail pour les générations qui prendront leur retraite d’ici 2040 », précise le think tank.

À contre-courant, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel prônent un départ à la retraite à 60 ans, malgré le rallongement de l’espérance de vie. Les coûts engendrés pourraient dépasser 80Mds d’euros pour les programmes de la France Insoumise et du Parti Communiste Français, selon l'association.

Tous prêts à tendre la main aux retraités

Dans un contexte d’inflation – la Banque de France a évalué à 3,7% l’indice des prix à la consommation en 2022 – les candidats sont d’accord sur la revalorisation des pensions de retraite. Anne Hidalgo souhaite notamment porter le montant net du minimum vieillesse à 1.000 euros et le montant du minimum contributif à 1.200 euros. Le coût estimé d’une telle mesure a été établit à 2,6Mds d’euros à horizon 2027 par le think tank.

Marine Le Pen propose de réindexer les pensions de retraite sur l’inflation et de porter le minimum vieillesse à 1.000 euros. De son coté, Jean-Luc Mélenchon plaide pour porter à 1.400 euros net minimum toutes les pensions pour une carrière complète et revaloriser le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté .

Valérie Pécresse prévoit une revalorisation des retraites les plus modestes au niveau du Smic net et une revalorisation du minimum contributif à hauteur de 1.230 euros. Quant au président de la République actuel, il vise un minimum contributif à 1.100 euros.

Reste que le report de l'âge de la retraite à 65 ans inquiète fortement le secteur de l'assurance, notamment par le surcoût que cela engendrerait en prévoyance sur le volet invalidité. Thomas Saunier, directeur général de Malakoff Humanis évalue la facture à 10Mds d'euros.

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