Prévoyance : Les effets du recul de l’âge de départ à la retraite
Alors que le gouvernement s’interroge sur un éventuel recul de l’âge de départ à la retraite, cette mesure pourrait coûter plus d’un milliard d’euros aux assureurs prévoyance.
La réforme des retraites de 2010 a induit le passage de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. Ce recul avait déjà provoqué à l’époque une levée de bouclier chez les assureurs prévoyance. Ils avaient alors estimé le coût de cette mesure à 3,5 milliards d’euros pour l’ensemble des assureurs prévoyance, dont 1,5 milliard pour les institutions de prévoyance, selon le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP). Les contrats incapacité-invalidité ont répercuté ce coût sur les tarifs, avec une hausse d’environ 15% des cotisations sur 6 ans, selon certains observateurs. En effet, les assureurs ont dû provisionner deux années supplémentaires de rentes invalidité puisque le salarié en activité perçoit ses indemnités pour invalidité jusqu’à son départ en retraite.
Le gouvernement envisage de reculer l’âge de départ à la retraite, afin de soulager le déficit des différents régimes de retraite, qui était de 18 milliards d’euros en 2020, selon le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites. Le passage de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite provoquerait une augmentation de recettes pour le régime des retraites, mais aurait quelques effets induits sur l’assurance maladie (pension d’invalidité) ou l’assurance chômage des salariés en fin de carrière. Et par conséquence, sur les régimes de prévoyance complémentaire.
La réforme des retraites qui prévoyait la mise en place d’un régime universel avait le mérite de ne pas toucher à l’âge légal de départ, même si elle intégrait un mécanise de décote et de surcote, qui encourageait les actifs à travailler plus longtemps pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein.
Le stock ou le flux ?
En cas de recul de l’âge légal, les assureurs feront du lobbying pour que la réforme ne s’applique pas sur le stock de personnes qui sont actuellement en invalidité, mais uniquement sur les nouvelles personnes qui déclareront une invalidité à partir de la date d’entrée en vigueur de la réforme. Cela éviterait un surcoût de plusieurs milliards d’euros, uniquement sur les provisions en invalidité.
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