Alors que les réassureurs cherchent encore à contrôler leurs expositions sur le risque cyber, le marché pourrait à terme s'orienter vers des capitaux alternatifs, à l'image du risque Cat'.
A l'occasion de la présentation d'une enquête nationale sur la réassurance IARD réalisée par le cabinet Addactis (ex-Actuaris), on apprend que 38% des entreprises interrogées* cèdent moins de 5% de leur prime et 21% entre 5 et 10%.
Quand 100% des répondants affirment souscrire de la réassurance traditionnelle, 67% font appel à de la réassurance facultative et 10% à des Cat Bonds. On apprend également que 14% des entreprises interrogées n'ont pas de courtier en réassurance, alors que 86% en ont au moins un.
La montée du risque cyber
On découvre également que parmi les principaux périls cédés, 90% des répondants affirment être couverts en incendie, 76% en Cat' Nat', Terrorisme et TGN, et 40% en cyber.
« Au regard du développement rapide de ce dernier risque, il y aura d'ici quelques années plus de primes placées en cyber qu'en automobile », indique Bertrand Romagné, Chief Executive Europe and CUO P&C d'Axa XL, lors de cette présentation. Selon ce dernier, malgré 50 à 60 acteurs (assureurs et réassureurs) positionnés aujourd'hui sur le risque cyber dans le monde, les 3Mds de dollars de primes mondiales ne sont pas suffisants. « Il est aujourd'hui encore difficile d'établir des couvertures avec des montants définis pour contrôler nos expositions » explique-t-il, avant d'ajouter « notre principale crainte, c'est la maîtrise de nos engagements. Aujourd'hui, souscrire une assurance cyber, c'est souscrire dans le monde entier et il y a pour l'heure trop de couvertures silencieuses autour de ce risque ».
Devant l'hésitation des acteurs du marché, « le traitement du risque cyber comme un risque Cat' pourrait être envisagé, avec des capitaux importants », poursuit le responsable d'Axa XL. « Les capitaux alternatifs (NDLR : 17% du capital total du marché de la réassurance) vont sans nul doute s’orienter vers le cyber dans les prochaines années, mais pour cela il faut qu'il y ait un volume important et que le risque soit maitrisé avec des modèles suffisamment développés », conclut-il.
*(24% de sociétés d'assurance, 57% de mutuelles, 14% de bancassureurs et 5% d'autres)
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